En tant que conseillers en investissement et gestionnaires de portefeuille, notre travail consiste à tirer parti des rendements des marchés mondiaux tout en contrôlant le risque du portefeuille. Nous y parvenons en maximisant la diversification, en minimisant les coûts et en cherchant à rendre les portefeuilles aussi efficaces que possible sur le plan fiscal.
Un élément essentiel de ce travail consiste à adapter le risque du portefeuille à la tolérance au risque de nos clients. Votre tolérance au risque dépend non seulement de votre degré de tolérance à l’incertitude, mais aussi de votre capacité à prendre des risques compte tenu de votre âge, de votre situation financière et de vos objectifs dans la vie.
Le printemps dernier, Ken French, en association avec la firme Dimensional, a publié un essai intitulé Cinq choses que je connais sur l’investissement. Ken French, professeur au Dartmouth College, est un géant du monde de la finance, surtout connu pour son travail avec un lauréat du prix Nobel, Eugene Fama.
La première partie de son essai portait sur le risque. Le professeur French a proposé une définition du risque qui s’écarte des concepts techniques de la finance tels que la volatilité, l’écart-type et le bêta. Il a plutôt défini le risque comme « l’incertitude sur la consommation au cours d’une vie ».
Il explique que les gens investissent parce qu’ils veulent utiliser leur patrimoine dans le futur pour atteindre des objectifs importants, comme jouir d’une sécurité financière, soutenir les personnes et les causes qui leur tiennent à cœur et prendre une retraite confortable. Le risque est l’incertitude par rapport à la quantité de richesse nécessaire pour atteindre ces objectifs au cours de votre vie.
« Certains prévoient de dépenser tout l’argent pour eux-mêmes, par exemple pour se nourrir, se loger, voyager, se divertir et se soigner », explique le professeur French. « D’autres prévoient de consacrer une partie de leur patrimoine à des contributions politiques, à des dons caritatifs ou à des cadeaux et legs à leurs enfants… Les investisseurs désirent un rendement espères élever car il augmente la richesse attendue qui sera disponible pour être dépensée ou donnée. Vice versa, les investisseurs ayant une aversion pour le risque préfèrent moins d’incertitude quant à leur richesse future. »
Dans cette optique, l’auteur financier Morgan Housel fait quelques observations importantes dans son livre The Psychology of Money à propos du risque et des événements et comment des évènements imprévus peuvent mettent en péril votre richesse future.
« Un plan n’est utile que s’il peut survivre à la réalité », écrit Housel dans cet extrait de son livre. « Et un avenir rempli d’inconnues est la réalité de tout le monde ».
Selon Housel, survivre aux inconnues futures pour constituer un patrimoine destiné à être consommé toute une vie se résume à trois choses.
Nous devons accepter le risque et faire face à l’incertitude pour constituer un patrimoine et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. L’essentiel est de comprendre les risques que vous prenez, de vous assurer qu’ils correspondent à votre tolérance au risque et de les contrôler avec prudence et constance au fil du temps.
Je vous encourage à lire l’essai de Ken French pour bénéficier de ses autres observations sur l’investissement. Je vous invite également à télécharger le dernier épisode de notre podcast Sujet Capital dans lequel nous discutons de l’essai en détail.