Sep 13, 2023

Pourquoi une trop grande exposition aux actions canadiennes nuit-elle à votre portefeuille ?

Le Canada se classe régulièrement parmi les pays offrant la meilleure qualité de vie, obtenant des notes élevées pour son niveau de vie, son espérance de vie, son système éducatif et son environnement, entre d’autres dimensions du bien-être.

Nous pouvons à juste titre être fiers de la qualité de vie dont nous jouissons ici et c’est sans doute la raison pour laquelle des personnes du monde entier font la queue pour venir s’installer au Canada. Toutefois, lorsqu’il s’agit de vos investissements, trop de Canada n’est pas une bonne chose.

Un rapport récent de Vanguard indique que, bien que les actions canadiennes ne représentent que 3,4 % du marché mondial des actions, les investisseurs canadiens consacrent 52,2 % de la partie actions de leur portefeuille à des actions canadiennes.

Cette disparité de 15 pour 1 est le résultat du phénomène bien connu de la préférence nationale. Le Canada est loin d’être le seul pays où les investisseurs préfèrent les placements nationaux aux placements étrangers. Le rapport de Vanguard montre que ce phénomène est encore plus prononcé dans des pays comme l’Australie, le Japon et la zone euro.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles un investisseur peut préférer acheter des actions nationales, mais cela se résume généralement à une simple familiarité. Les entreprises qui composent votre marché boursier local, vous en entendez parler quotidiennement dans les journaux.

Bien que compréhensible, la préférence nationale constitue néanmoins un sérieux obstacle à la diversification des portefeuilles, qui est la clé de la réduction des risques. C’est tout à fait le cas au Canada, où une poignée d’entreprises et trois secteurs seulement dominent le marché des actions.

Selon Vanguard, les dix principaux titres détenus au Canada représentent près de 37 % de l’indice boursier canadien. En revanche, les 10 principaux titres représentent 16 % du marché boursier mondial. En ce qui concerne la concentration sectorielle, le Canada est fortement surpondéré dans les services financiers (+16,4 %), l’énergie (+12,1 %) et les matériaux (+7,2 %) par rapport au marché mondial, et sous-pondéré dans les technologies de l’information (-13,0 %), les soins de santé (-11,7 %) et les biens de consommation discrétionnaire (-7,3 %).

En conséquence, le marché canadien a toujours été plus volatil que le marché mondial, sans que le rendement n’augmente en proportion. C’est une mauvaise affaire pour les investisseurs et la raison évidente pour laquelle vous voudriez ajouter une quantité substantielle d’actions mondiales à votre portefeuille.

Ne cherchez pas plus loin que les grands fonds de pension canadiens pour voir comment les investisseurs les plus sophistiqués répartissent l’argent qu’ils gèrent à l’échelle mondiale.

CPP Investments, qui gère le fonds de pension canadien de 570 milliards de dollars, ne divulgue pas la répartition géographique de son portefeuille d’actions publiques de 135 milliards de dollars. Toutefois, au 31 mars, seuls 14 % de ses actifs nets totaux se trouvaient au Canada. La Caisse de dépôt et placement du Québec, gestionnaire du Régime de rentes du Québec, avait investi 21 % de son portefeuille d’actions du marché public au Canada à la fin de 2022, sur un actif net de 402 milliards de dollars.

Selon la théorie moderne du portefeuille, la diversification la plus grande possible est la plus efficace pour réduire le risque. Par conséquent, en théorie, votre portefeuille devrait reproduire les pondérations géographiques du marché boursier mondial.

Toutefois, même si cela était possible, nous vivons au Canada et il existe de solides raisons de détenir plus de 3,4 % de votre portefeuille d’actions en actifs canadiens, en plus d’une simple préférence. Notamment, vous êtes exposé au risque de change lorsque vous convertissez le produit de la vente d’actifs étrangers en dollars canadiens.

L’étude de Vanguard montre que la réduction de la volatilité du portefeuille diminue à mesure que la part des actions internationales augmente jusqu’à 70 %, puis commence à diminuer progressivement. Le document conclut : « Si l’on considère les données, la répartition optimale des actifs pour les investisseurs canadiens est une répartition de 30 % en actions canadiennes et de 70 % en actions internationales, car il a été démontré qu’elle minimise la volatilité à long terme de leur portefeuille.

Notre portefeuille modèle d’actions consacre 20 % au Canada, 50 % au marché américain et 30 % aux marchés internationaux, y compris les marchés émergents. Si nous supprimons notre préférence pour le Canada (20 %), les 80 % restants sont investis de manière à refléter grosso modo les pondérations de la capitalisation des marchés mondiaux.

Selon nos statistiques de marché, le marché boursier américain a surpassé les actions canadiennes et internationales sur toutes les périodes depuis 30 ans. Mais les performances exceptionnelles du marché américain remontent à bien plus loin.

Le rapport annuel de Crédit Suisse sur les rendements analyse une base de données des marchés mondiaux remontant à 1900. L’édition 2022 (dont nous avons parlé dans l’épisode 38 de notre balado Sujet Capital) revient sur le boom de l’investissement international qui a débuté au milieu des années 1970 et pose la question suivante : « Les investisseurs américains auraient-ils dû se tourner vers l’international ?

L’annuaire a examiné quatre périodes distinctes entre 1974 et 2021 et a constaté que le marché américain a battu les investissements mondiaux dans chacune des quatre périodes avec une marge substantielle. En d’autres termes, avec le recul, un investisseur en actions américaines aurait mieux fait de renoncer à la diversification internationale et de s’en tenir au marché américain.

Cela est vrai non seulement parce que les rendements du marché américain ont été exceptionnels au cours de la période, dépassant les actions non américaines de 1,9 % par an, mais aussi parce qu’il s’agissait de l’un des marchés les moins volatils au monde « étant donné que sa taille, son étendue et sa diversité lui ont permis d’être très diversifié ».

Ce record historique devrait donner aux investisseurs canadiens matière à réflexion pour décider de la meilleure façon d’éviter les effets négatifs de la préférence nationale dans leur portefeuille. Cependant, veillez à ne pas baser vos décisions d’investissement uniquement sur les performances passées.

Pour plus d’informations sur l’investissement et le financement personnel, écoutez notre balado Sujet Capital sur notre site web ou là où vous recevez vos podcasts.

Nous avons également reçu des commentaires très positifs sur notre nouveau guide intitulé Compétences en matière d’investissement pour les jeunes épargnants. Téléchargez votre exemplaire gratuit et faites-nous savoir si vous avez des questions ou des commentaires à ce sujet.

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