Mar 12, 2024

Épisode #61: Mise à jour sur les rendements espérés de PWL et revue du document de recherche du professeur Scott Cederburg sur l’allocation d’actifs en fonction du cycle de vie

Dans cet épisode, James Parkyn et François Doyon La Rochelle discutent de la mise à jour des rendements espérés à long terme de PWL sur les classes d’actifs avec Raymond Kerzérho, chercheur principal chez PWL.

Ensuite, ils examinent avec lui un document de recherche du professeur Scott Cederburg sur la répartition des actifs en fonction du cycle de vie.

Read The Script:

 

  • INTRODUCTION :

François Doyon La Rochelle : Bienvenue à Sujet Capital, un balado mensuel à propos de la gestion passive de portefeuille et de la planification financière et fiscale pour les investisseurs à long terme.

Vos hôtes pour ce balado sont James Parkyn et moi-même François Doyon La Rochelle, tous deux gestionnaires de portefeuilles avec PWL Capital.

Au programme aujourd’hui pour l’épisode #61:

Nous discuterons avec Raymond Kerzerho, chercheur principal chez PWL des points suivants:

Tout d’abord, nous ferons une mise à jour des rendements espérés à long terme des classes d’actifs.

Ensuite, pour notre deuxième sujet, nous discuterons d’un article novateur du professeur Scott Cederburg sur l’allocation d’actifs en fonction du cycle de vie.

Bonne écoute !

  • MISE À JOUR SUR LES RENDEMENTS ESPÉRÉS DE PWL :

Francois Doyon La Rochelle : Bonjour, James ! Comment tu vas aujourd’hui?

James Parkyn : Je vais très bien, François, et toi?

Francois Doyon La Rochelle : Je vais bien, merci !

Francois Doyon La Rochelle : Comme je l’ai mentionné dans mon introduction, nous avons invité Raymond Kerzérho, chercheur principal à PWL, pour nous aider à aborder les deux sujets qui nous occupent aujourd’hui.

Bonjour, Raymond. C’est un plaisir de te retrouver sur notre podcast.

Raymond Kerzérho : Je suis ravi d’être ici.

Francois Doyon La Rochelle : D’accord. Raymond, dans notre premier sujet, on aimerait examiner avec toi ta dernière mise à jour des hypothèses de planification financière, avec tes estimations des rendements futurs des classes d’actifs et des chiffres de la volatilité.

Pour clarifier les choses pour nos auditeurs, ce rapport est mis à jour deux fois par an, et la dernière version de ton rapport est maintenant disponible sur le site web de PWL Capital et sera également disponible dans le lien du podcast. Alors, Ray, enterons dans le vif du sujet. Qu’est-ce qu’il y a de nouveau dans ton rapport cette année ? Je crois que tu as apporté quelques modifications à l’estimation de l’inflation. Est-ce exact?

Raymond Kerzérho : Oui, c’est exact. Auparavant, une partie de notre estimation de l’inflation était basée sur le prix des obligations à rendement réel. Or, le gouvernement canadien a décidé en novembre 2022, il y a donc plus d’un an, de cesser d’émettre ces obligations.

C’est pourquoi nous avons décidé, lors de la dernière préparation de l’hypothèse de planification financière, de supprimer ce facteur de notre estimation ou de notre méthode d’estimation de l’inflation. En conséquence, nous obtenons une estimation légèrement supérieure à celle d’il y a un an.

Il y a un an, nous avions une estimation de l’inflation pour les 30 prochaines années de 2,2 %. Aujourd’hui, nous sommes passés à 2,5 %. Il s’agit donc de la moyenne du taux d’inflation cible de la Banque du Canada, soit 2 %, et du taux d’inflation historique à long terme pour le Canada, qui a été de 3 % exactement au cours des 120 dernières années.

Francois Doyon La Rochelle : D’accord, donc vous faites la moyenne des deux estimations de l’inflation pour arriver à 2,5 %.

James Parkyn : Raymond, peux-tu maintenant nous informer des derniers chiffres concernant les rendements espérés et l’inflation ? Peux-tu également souligner en quoi ces chiffres diffèrent de ceux du rapport de l’année dernière ?

Raymond Kerzérho : Oui ! Comme je l’ai déjà mentionné, notre estimation de l’inflation pour cette année est de 2,5 %. En outre, nous fournissons les estimations de rendement espéré pour les titres à revenu fixe et les actions mondiales sur une base nominale. Le rendement espéré du portefeuille de titres à revenu fixe a légèrement diminué, passant de 4,2 % l’année dernière à 3,9 % actuellement. Ces changements sont dus à la baisse des rendements obligataires au cours de l’année écoulée.

Pour tous les portefeuilles d’actions, le rendement espéré a légèrement augmenté, passant de 6,9 à 7,1 %. Toutefois, la plupart de ces augmentations sont dues à une estimation plus élevée de l’inflation. Ceci a donc un impact direct sur notre estimation des rendements espérés des actions.

James Parkyn : Raymond, pourquoi ça a un impact direct sur notre estimation des rendements espérés des actions ?

Raymond Kerzérho : C’est une bonne question. Comme on le sait, nous en avons parlé dans d’autres épisodes de ce podcast, lorsqu’on examine les titres à revenu fixe, on constate que le rendement brut à l’échéance a le meilleur pouvoir de prévision pour les rendements futurs.

Toutefois, pour les marchés, nous utilisons une méthodologie qui consiste à commencer par estimer le rendement réel espéré des actions et à ajouter l’inflation attendue pour les 30 prochaines années. Ainsi, lorsqu’on ajoute ces deux éléments et qu’on modifie notre hypothèse d’inflation, ça se répercute directement sur le rendement réel espéré des capitaux propres.

James Parkyn : C’est une réponse très importante à ma question. Merci, Raymond, parce qu’on reçoit souvent la réaction suivante lorsqu’on fait des projections de planification financière : « Hé, votre estimation de l’inflation est de 2,5 %… L’inflation est bien plus élevée et je pense qu’elle sera bien plus élevée à l’avenir… » Avec le biais de récurrence, les gens se projettent dans l’avenir en se basant sur leurs expériences actuelles.

Notre réponse standard est que si on doit nous ajuster à des taux d’inflation plus élevés, on doit alors ajuster les taux de rendement nominaux ou avant inflation prévus pour les classes d’actifs, qu’il s’agisse d’obligations ou d’actions.

Francois Doyon La Rochelle : Oui, il s’agit des rendements des obligations, de la classe d’actifs des obligations et des actions internationales. Maintenant, quel est le rendement espéré d’un portefeuille équilibré classique composé de 60 % d’actions et de 40 % d’obligations ?

Raymond Kerzérho : En fait, il n’a pas changé par rapport à l’année dernière et se maintient à 5,8 %. Pour les titres à revenu fixe, le rendement espéré est inférieur à celui de l’année dernière, alors qu’il est supérieur pour les actions. Donc, si vous mélangez ces deux types de portefeuille, nous avons un rendement espéré légèrement inférieur à 6 % en termes nominaux.

Francois Doyon La Rochelle : Je vois ! Ils se compensent donc l’un l’autre.

James Parkyn : Raymond, le portefeuille 60 % d’actions et 40 % d’obligations, le portefeuille équilibré classique, a historiquement généré sur le long terme environ 85 % du rendement d’un portefeuille 100 % actions. Il y a eu des périodes, même récemment lorsque les taux étaient très bas, où cela n’a pas été le cas, en particulier avant la crise financière mondiale de 2008.

Si on examine ton rapport maintenant qu’on est dans une période de taux d’intérêt plus normalisés, et qu’on prend les rendements espérés d’un portefeuille composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations par rapport au rendement espéré d’un portefeuille composé à 100 % d’actions, on constate qu’il se rapproche de ce chiffre de 85 %.

Qu’en conclue-tu, Raymond ?

Raymond Kerzérho : Je pense que c’est approprié et que les données historiques sont confirmées par mes calculs des rendements espérés.

Francois Doyon La Rochelle : Oui, il faut dire que le portefeuille 100 % actions est beaucoup plus volatil que le portefeuille 60 % d’actions et 40 % d’obligations.

Raymond Kerzérho : Oui, et j’ajouterais également qu’une fois qu’on tient compte de la capitalisation, le 1 % ou la fraction de 1 % supplémentaire qu’on obtient avec une plus grande part d’actions fait une grande différence par rapport à ce qu’on peut penser au début de l’année. Une plus grande part d’actions fait une grande différence par rapport à ce que l’on peut penser à première vue.

James Parkyn : Raymond, je ne sais pas si on l’a cité à nos auditeurs, mais quel est le rendement espéré d’un portefeuille composé à 100 % d’actions ?

Raymond Kerzérho : On a mentionné qu’il était de 7,1 %. Encore une fois, ce que vos auditeurs doivent tenir est que pour ce rendement supplémentaire, vous aurez beaucoup plus de volatilité.

  • REVUE DU DOCUMENT DE RECHERCHE DU PROFESSEUR SCOTT CEDERBURG SUR L’ALLOCATION D’ACTIFS EN FONCTION DU CYCLE DE VIE:

James Parkyn : Ceci nous amène à notre prochain sujet. Récemment, un groupe de l’Université de l’Arizona, dirigé par le professeur Scott Cederburg, a publié quelques articles universitaires, dont le dernier d’une série de trois s’intitule  » Au-delà du statu quo : Une évaluation critique du conseil en investissement sur le cycle de vie ».

On trouve que les conclusions de ce document de recherche sont vraiment importantes et qu’elles doivent être partagées avec nos auditeurs. La principale conclusion est que la plupart des investisseurs, y compris ceux qui sont dans la phase d’accumulation de leur carrière d’investisseur, c’est-à-dire entre 25 et 65 ans, et ceux qui sont à la retraite, devraient être investis à 100 % dans des actions, mais doivent être largement diversifiés, y compris dans des actions nationales et internationales.

Raymond, On va donc aborder ce sujet aujourd’hui. On aimerait connaître ton avis sur ces documents de recherche qui remettent en question les conseils d’investissement courants que nous avons appliqués tout au long de notre carrière, à savoir : « Le risque et le rendement sont liés. Vous devez placer une partie de votre portefeuille dans le compartiment sûr et une autre dans le compartiment volatil. Et ceci dépend de votre risque, de votre tolérance, de votre risque, de votre capacité, etc.  »

Francois Doyon La Rochelle : Raymond, avant d’aborder ce sujet intéressant pour les auditeurs et de discuter de ces résultats avec toi, il semble que le débat sur la pertinence des obligations ait été relancé.

Un article récent du Globe and Mail, qui cite notre collègue Ben Felix, suggère à nouveau que la plupart des investisseurs devraient être investis à 100 % dans des actions. Est-ce exact ?

Raymond Kerzérho : Je ne suis pas d’accord avec cette affirmation. Je pense que Ben et le professeur Cederburg ont été beaucoup plus nuancés dans la manière dont ils ont abordé ce sujet.

Je pense que ça vaut la peine d’examiner plus en détail le travail de ce groupe de professeurs de l’Arizona, de l’État et d’autres universités.

James Parkyn : Alors, entrons dans le vif du sujet, Raymond. Qu’est ce qu’ils disent?

Raymond Kerzérho : Oui, récemment, le grand bruit a été fait autour de leur dernier article. Mais ce même groupe de chercheurs a publié trois articles au cours des deux ou trois dernières années, et pour comprendre ce qu’ils disent dans ces articles de recherche et comment cela peut influencer la façon dont un investisseur peut choisir d’investir, il est important de prendre ces trois articles dans le cadre général de la façon dont on analyse tout ceci.

Le point de départ de toute cette histoire est une base de données avec laquelle ils ont commencé à travailler et qu’ils ont améliorée. Cette base de données concerne 39 pays développés et comprend les rendements boursiers, les obligations d’État et les bons du Trésor à court terme. Ils ont également documenté le taux d’inflation de ces 39 pays développés sur 130 ans. Ils ont dû combler de nombreux trous dans la base de données.

Francois Doyon La Rochelle : Je ne veux pas m’attarder sur les questions de méthodologie pour savoir comment ils ont réussi à créer cette nouvelle base de données, mais peux-tu nous donner un exemple pour que nos auditeurs puissent mieux comprendre.

Raymond Kerzérho : Oui. En 1914, au début de la Première Guerre mondiale, le marché américain a été fermé pendant environ 4 mois et demi, de juillet à la mi-décembre.

Nos professeurs avaient la méthodologie pour prendre cela en compte.

L’expérience de l’investisseur n’était certainement pas parfaite car il existait un marché gris à l’époque. Les gens continuaient à échanger des actions en dehors du marché, mais ils ont ajouté cette méthodologie pour combler ce type de lacunes et un tas d’autres, car il y en a beaucoup, bien sûr, puisqu’il s’agit d’une base de données de 39 pays sur une longue période.

James Parkyn : Raymond, quelle était cette méthodologie ?

Raymond Kerzérho : Dans l’exemple de l’année 1914, ils ont simplement considéré la période allant de juillet à la mi-décembre, lorsque le marché était fermé, comme une seule période, au lieu de faire des hypothèses sur le rendement de chaque mois. Ils ont utilisé le prix comme source de rendement, ce qui revient à l’expérience d’un investisseur qui serait resté sur le marché.

L’autre élément important dont il faut être conscient, c’est que 130 ans de données ne représentent pas grand chose en soi. Une grande partie des recherches publiées sur les rendements à long terme sont basées sur les rendements à partir de 1926. Dans quelques années, les données américaines remonteront à cent ans. Pour nous, en tant qu’êtres humains, 100 ans, c’est beaucoup. Mais si l’on considère les investissements à long terme, il n’y a pas beaucoup de périodes de 30 ans sur 100 ans. Donc, en ayant 39 pays, vous augmentez le nombre de périodes d’investissement à long terme.

Par ailleurs, ils ont mis au point une technique de simulation pour extraire un maximum d’informations des données. Ce qu’ils appellent le bloc Bootstrap permet de générer des centaines de milliers de scénarios à partir de cette base de données. Bien qu’il n’y ait pas beaucoup de données, ils ont pu extraire un maximum d’informations.

François Doyon La Rochelle : Intéressant ! Merci, Raymond, pour les détails techniques. Peux-tu également nous faire part des résultats ?

Raymond Kerzérho : Oui ! Nous avons trois articles et je vais essayer de passer rapidement sur les deux premiers parce que même si on ne va pas les approfondir, il est important de les mentionner.

Si vous regardez le premier document, ils ont étudié le risque, mais au lieu de définir le risque comme la volatilité ou le drawdown, ils l’ont défini comme la probabilité de perdre de l’argent à long terme. Dans ce cas, le long terme est de 30 ans. Ils ont conclu qu’il existe une probabilité significative de perdre de l’argent sur le portefeuille d’actions, et ils estiment ce risque à environ 12 %. Il y a plus d’une chance sur dix de perdre de l’argent sur le marché boursier, même sur une période de 30 ans, en termes réels. Vous pouvez gagner de l’argent sur une base nominale, mais si vous perdez de l’argent après l’inflation, ce n’est pas intéressant. Il existe donc un risque important de perdre de l’argent à très long terme, d’après cette base de données et sa méthodologie de recherche.

James Parkyn : Raymond, nos auditeurs comprennent les risques liés à l’investissement en bourse. Mais dire à la plupart d’entre eux que sur une longue période – et il est bon de savoir qu’ils définissent une longue période comme étant de 30 ans parce que la plupart des gens seraient d’accord pour dire que 30 ans est une longue période – ils pensent que le marché est à la hausse.

Ceci dit, au moment où nous enregistrons ce podcast, le marché japonais vient de dépasser le sommet qu’il avait atteint il y a 31 ans. Par conséquent, si vous êtes un investisseur japonais qui n’investit que dans le marché national, ça fait 31 ans que les actions n’ont pas augmenté.

Qu’en disent les universitaires?

Raymond Kerzérho : James, ce qu’ils disent, c’est que les rendements du marché boursier ne sont pas garantis, même à long terme, et je pense que ceci contredit leur déclaration dont on discute actuellement, à savoir que tout le monde devrait être investi à 100 % dans des actions.

Si on regarde le premier document, il dit exactement le contraire. Il dit qu’il faut être prudent avec les actions. Et il y a une thèse qui existe depuis plusieurs décennies maintenant, qui implique que vous allez mettre fin à votre volatilité en investissant dans des actions sur le long terme. Si vous restez fidèle aux actions à long terme, vous êtes presque assuré de gagner de l’argent avec votre portefeuille.

François Doyon La Rochelle : Ça contredit en quelque sorte la thèse avancée par le professeur Jeremy Siegel dans son célèbre best-seller « Stocks For The Long Run ». N’est-ce pas ?

Raymond Kerzérho : Tout à fait. Je pense que ça vérifie l’hypothèse du professeur Siegel et je me souviens, il y a longtemps, qu’en lisant son livre « Stocks For The Long Run », j’ai pensé que le problème de cette affirmation était qu’elle était principalement basée sur les données américaines. Et je dis ça parce que le marché américain a été le grand gagnant des 100 dernières années, mais il n’y a aucune garantie que ce sera toujours le cas à l’avenir.

James Parkyn : Raymond, on en a parlé dans notre podcast de l’année dernière, lorsqu’on a examiné l’annuaire annuel du Credit Suisse Research Institute. Si vous êtes américain et que vous commencez à vous intéresser à l’investissement international, vous vous grattez la tête et vous vous demandez pourquoi je devrais le faire. L’exceptionnalisme américain a connu de grandes périodes dans les années 80 et 90. Et maintenant, au cours des 12 dernières années, depuis la crise financière mondiale, vous seriez tenté de dire: au diable tout le reste, j’investirai simplement dans des actions américaines.

Raymond Kerzérho : Et c’est compréhensible. Mais si on examine les preuves scientifiques et les opinions des économistes financiers en général, on constate qu’il n’y a aucune preuve scientifique pour soutenir l’idée que les États-Unis continueront à surperformer à l’avenir.

James Parkyn : En effet, Raymond, on ne peut pas être sûrs que le marché américain ne deviendra pas le marché japonais. On a connu une décennie perdue après l’éclatement de la bulle technologique, mais pas une trentaine d’années perdues. Quoi qu’il en soit, c’est un sujet de réflexion. Alors, partons de là.

François Doyon La Rochelle : Oui, c’était basé sur le premier document de recherche. Que dit le deuxième document de recherche, Raymond ?

Raymond Kerzérho : Le deuxième document développe le premier. C’est évident. Et ils disent maintenant que si le risque est défini comme la probabilité de perdre de l’argent à long terme, comme on l’a dit pour le premier article, les titres à revenu fixe sont plus risqués que les actions et c’est ce qui est intéressant !

Ce qu’ils disent, c’est que les classes d’actifs les moins volatiles sont les plus risquées du point de vue de la perte d’argent à long terme.

Je vais vous donner quelques détails. Voici donc la probabilité de perdre de l’argent sur 30 ans avec des bons du Trésor à court terme, et je dois rappeler à nos auditeurs qu’il ne s’agit pas seulement de bons du Trésor américains, mais de bons du Trésor de n’importe lequel des 39 pays développés étudiés.

Francois Doyon La Rochelle : Et il s’agit à nouveau d’un rendement réel?

Raymond Kerzérho : Des rendements reels, absolument ! Donc, la probabilité de perdre avec les bons du Trésor à court terme est de 37 %, soit plus d’une chance sur trois. Ça envoie un message. Beaucoup de gens, ces derniers mois, disaient : « Je peux obtenir 5 % sur un compte d’épargne à taux élevé. Mais je suis entré dans les taux d’intérêt à court terme. » Les choses changent donc très, très vite. Nous pourrions être à 0 % dans quelques années.

Revenons maintenant au sujet de la probabilité de perte de 37 % pour les bons du Trésor. Il s’agit de la classe d’actifs la plus risquée qu’ils ont étudiée. L’autre classe d’actifs qu’ils ont étudiée est celle des obligations d’État à moyen terme, et la probabilité de perdre de l’argent avec elles est de 27 %. Ceci représente plus d’une chance sur 4.

En ce qui concerne les actions nationales, par exemple, un investisseur canadien investissant dans des actions canadiennes, ou un investisseur de l’un des 39 pays investissant dans son propre marché boursier, la probabilité de perdre de l’argent tombe à 13 %, ce qui est une baisse considérable.

Plus intéressant encore, ils sont parvenus à une conclusion que vos auditeurs ont certainement entendue à plusieurs reprises : si vous investissez dans un portefeuille d’actions internationales, la probabilité de perdre de l’argent tombe à 4 %.

James Parkyn : En tant que Canadiens, nous sommes situé juste à côté des États-Unis et nous savons qu’un surinvestissement sur notre marché intérieur peut entraîner des périodes très longues et des rendements très décevants, en particulier lorsque nous nous comparons à nos voisins du Sud et à leur marché. On a donc opté pour une diversification internationale, comme on l’a expliqué dans notre podcast. Notre modèle comprend 20 % d’actions canadiennes et 80 % d’actions américaines, ainsi que des actions internationales des marchés développés et émergents.

Ce qu’ils disent, c’est que c’est la voie à suivre et qu’il ne faut pas s’en tenir à son marché national, ce qui réduit le risque de perdre de l’argent de deux tiers sur le long terme. Et encore une fois, perdre de l’argent est également inclus, le perdre par rapport au pouvoir d’achat, ce qui est la clé sur laquelle nos auditeurs devraient se concentrer. C’est cette notion de rendement réel qui importe.

Raymond Kerzérho : Tout à fait ! Et j’aimerais ajouter qu’en internationalisant un portefeuille d’actions, on réduit considérablement le risque sans pour autant sacrifier le rendement espéré. Pas du tout. Le rendement espéré est le même.

Francois Doyon La Rochelle : Dans les conseils d’investissement traditionnels, les obligations de bonne qualité sont considérées comme des actifs sûrs. Cependant, les recherches du professeur Cederburg concluent que les obligations ne sont sûres à court terme, mais qu’à long terme, l’inflation tue le rendement réel des obligations. En fait, il affirme que les bons du Trésor et les obligations d’État sont beaucoup plus risqués à long terme.

Raymond Kerzérho : Oui François, mais il faut garder à l’esprit que nous parlons à un économiste financier. Donc, pour un économiste financier, même 10 ans, c’est du court terme, n’est-ce pas?

Si vous vous en souvenez bien, messieurs, lorsqu’on travaillait ensemble au cours de la première décennie de ce siècle, le rendement des actions a été très faible pendant 10 ans, avec deux marchés baissiers successifs. Si je peux dire, des marchés baissiers très sévères. L’un d’eux a été l’éclatement de la bulle technologique au début de l’année 2000 et, alors que le marché s’en était à peine remis, il s’est à nouveau effondré en 2008-2009. Ainsi, à la fin de la décennie, les actions n’ont pratiquement rien rapporté. Les obligations ont été votre planche de salut.

En conclusion, oui, c’est du long terme, mais 30 ans, c’est très, très long pour attendre un rendement. Je ne pense pas que le professeur Cederburg dit que le risque de volatilité doit être ignoré. Ce qu’il dit, c’est qu’il faut trouver un équilibre ou un compromis entre le rendement à long terme ou la minimisation du risque à long terme et la minimisation ou l’optimisation du risque de volatilité. C’est un compromis.

James Parkyn : Maintenant, Raymond, parlons du troisième document de recherche, qui est celui qui nous a incités à aborder le sujet. Qu’en est-il, Raymond ?

Raymond Kerzérho : En gros, James, ce groupe de chercheurs a proposé une autre définition du risque qui est une extension de ce que nous avons vu précédemment. Ils définissent le risque comme la probabilité de manquer d’argent au cours d’une vie. On se met ici dans la peau d’un investisseur.

Une fois de plus, ils ont utilisé la même base de données de 39 pays développés, composée de titres boursiers et obligataires et de classes d’actifs, en tenant compte de l’inflation, et ils ont simulé le parcours financier d’un million de couples dans 39 pays. Tous ces couples épargnent 10 % de leurs revenus entre 25 et 65 ans, avec une carrière débutant à 25 ans et s’étalant sur 40 ans. Tous ces couples retirent 4 %, corrigés de l’inflation, après l’âge de 65 ans et jusqu’à leur décès.

Ce qui est intéressant, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’une simulation sur les rendements des actions et des bons du Trésor, mais aussi d’une simulation qui incorpore à la fois le risque de mortalité et le risque de sécurité de l’emploi. Ils ont donc élargi cette simulation pour répondre à la question suivante : qu’est-ce qui me donne la meilleure chance de ne pas survivre à mon argent ?

Deuxièmement, ils ont comparé 5 stratégies :

  • La première consiste à investir tout son argent, à 100 %, dans des bons du Trésor.
  • La deuxième stratégie consiste à investir 60 % en actions et 40 % en obligations.
  • La troisième stratégie est celle de l’âge de 120 ans. Au début de la simulation, nos investisseurs de 25 ans sont investis à 95 % en actions et à 5 % en obligations, et chaque année qu’ils vieillissent, ils réduisent leur allocation en actions. Ainsi, à l’âge de 26 ans, il n’y a plus que 94 % d’actions et 6 % d’obligations, et ainsi de suite.
  • La quatrième stratégie consiste à investir à 100 % dans des actions nationales. S’il s’agit d’un couple canadien, il investira à 100 % dans des actions canadiennes.
  • La cinquième stratégie consiste à détenir 50 % d’actions nationales et 50 % d’actions internationales. Il s’agit donc d’une stratégie de base qui simule un couple qui adopte une diversification internationale avec un biais domestique dans le portefeuille.

La troisième étape de ce travail de recherche est de faire une comparaison, et pour ça, il fallait avoir des critères de performance.

Nos chercheurs proposent 5 critères de performance :

  • Richesse à la retraite, c’est-à-dire combien de richesse vous ajoutez au moment où vous atteignez l’âge de 65 ans ?
  • Le patrimoine au moment du décès du conjoint. N’oubliez pas que nous faisons des simulations pour des couples. En réalité, ce qui compte, c’est de financer la retraite des deux conjoints.
  • Le remplacement du revenu de retraite. En d’autres termes, plus vous accumulez d’argent au moment de la retraite, plus vous pouvez retirer d’argent de votre portefeuille. Surtout si l’on suppose qu’il s’agit de 4 % d’un portefeuille plus important, ce qui signifie un revenu de retraite plus élevé.
  • Le Drawdown, c’est-à-dire le risque d’une baisse courte ou même prolongée de la richesse du portefeuille.
  • Le risque de survivre à son argent. C’est donc ça qui est innovant ici.

James Parkyn : C’est innovant, Raymond, mais c’est aussi ce qui est le plus important pour pratiquement tous les investisseurs et nos clients, à savoir :  » Je ne veux pas manquer d’argent « . Le risque de longévité est donc important et je pense que c’est une bonne chose qu’ils aient abordé ce sujet.

Francois Doyon La Rochelle : Tout ça me paraît très logique. Alors, Raymond, quels sont les résultats ?

Raymond Kerzérho :  Certains de ces résultats, François, ne sont pas du tout surprenants :

En ce qui concerne le patrimoine à la retraite, le patrimoine au décès du conjoint et le remplacement du revenu de retraite, le portefeuille d’actions diversifiées à l’échelle internationale a dominé toutes les autres options, battant le portefeuille équilibré. Les bons du Trésor et autres. Il a dominé complètement car il a créé plus de richesse et plus de revenus de retraite.

Les autres résultats simples concernaient les portefeuilles d’actions nationales ou internationales. Ces deux types de portefeuilles ont entraîné une forte baisse par rapport aux bons du Trésor ou aux versions d’un portefeuille équilibré avec 120 ans ou 60 % d’actions et 40 % d’obligations. Il est donc beaucoup plus risqué d’avoir un portefeuille d’actions nul du point de vue de l’amortissement.

James Parkyn : Encore une fois, Raymond, ces résultats me semblent logiques. Ce qui est innovant ici, c’est qu’ils nous disent que la plupart des économistes financiers universitaires utilisent des séries de données sur les rendements d’un mois, alors qu’ils devraient utiliser des séries de données beaucoup plus longues.

Cette conclusion fait écho à notre dernier podcast, dans lequel nous avons discuté du livre « The Price of Time » d’Edward Chancellor, dans lequel il examine, à travers le millénaire, la façon dont les taux d’intérêt ont évolué et l’impact qu’ils ont eu sur l’activité économique. Ainsi, sans grande surprise, les portefeuilles entièrement investis en actions, y compris les actions internationales, généreront des rendements plus élevés à long terme.

Mais ce n’est pas gratuit. Le risque et le rendement sont liés, il est donc normal de s’attendre à un rendement plus élevé pour une prise de risque plus importante.

Raymond Kerzérho :  Absolument. Mais à ce stade, on discute du risque de volatilité parce que le drawdown est l’expression d’une volatilité extrême, positive ou négative, comme tu l’appelle souvent.

Le nouveau résultat, je pense, est beaucoup plus intéressant. Et franchement, je dois te dire que j’ai été un peu surpris par ce résultat, c’est que le portefeuille d’actions internationales diversifiées minimise le risque de survivre à son argent. Il surpasse tous les autres portefeuilles à cet égard. C’est pourquoi certains commentateurs ont extrapolé à partir de ce résultat et ont commencé à recommander d’investir son portefeuille à 100 % en actions.

Encore une fois, ils ne nient pas que le risque de volatilité existe, mais si vous voulez optimiser ou maximiser vos chances, selon cette étude, le portefeuille diversifié à l’échelle internationale est de loin préférable à tous les autres scénarios, y compris les actions nationales.

François Doyon La Rochelle : Évidemment, la probabilité de survivre à son argent est une question importante pour la plupart de nos clients.

James Parkyn : Absolument François. Le risque de longévité est un problème majeur. C’est ce que nous constatons chez les clients que nous avons depuis plus de 25 ans, qui ont traversé le cycle de vie de la cinquantaine à l’âge de 75 ans, pour arriver aujourd’hui à l’âge de 95 ans. Dans l’étude de Scott Cederburg, il est question d’épargner de 20 à 25 ans jusqu’à 65 ans, ce qui représente 40 ans, puis encore 30 ans après. Il s’agit donc d’un horizon extrêmement long.

L’autre chose qu’on a découverte récemment, c’est que l’actuaire Fred Vettese a écrit sur ce sujet dans le Globe and Mail de l’année dernière, où il a présenté ces graphiques interactifs mettant en évidence le risque de longévité et a fait remarquer que les personnes fortunées ont une espérance de vie beaucoup plus longue parce qu’elles ont moins de stress, un meilleur régime alimentaire et une meilleure santé. Parce qu’ils sont financièrement plus sûrs, ils vivent plus longtemps que la population moyenne.

Raymond Kerzérho : J’aimerais insister encore une fois sur le fait que, dans cette étude, on a mis de côté tout l’aspect émotionnel de l’investissement et le stress qu’il y a à endurer une période, même courte ou prolongée, de déclin de la richesse financière. Ils ne disent pas que ce n’est pas important, ils disent simplement que voici le résultat qu’on obtient lorsqu’on élimine ces facteurs. Dans leur étude, ces chercheurs ont supposé que nos investisseurs sont rationnels, qu’ils investissent comme des robots et qu’ils ne se soucient pas de voir leur patrimoine diminuer.

Francois Doyon La Rochelle : Raymond, si j’ai bien compris, un couple qui investit tout au long de sa vie dans un portefeuille 100% d’actions bien diversifié, a moins de risque de manquer d’argent que s’il investit dans un portefeuille équilibré, et ce qu’il maintienne une proportion de 60% d’actions et 40% d’obligations tout au long de sa vie, ou qu’il commence avec 100% d’actions et qu’il réduise progressivement les actions au profit des obligations au fur et à mesure qu’il vieillit.

Raymond Kerzérho : Une autre chose importante à mentionner est qu’ils supposent que les marchés vont se comporter à l’avenir de la même manière que dans la base de données, ce qui, comme vous le savez, n’est pas garanti. Il s’agit d’une très bonne base de données et d’une très bonne méthodologie, mais on ne devrait pas tenir pour acquis qu’elle est sûre à 100 % de pouvoir être projetée dans l’avenir.

James Parkyn : Raymond, ce que je trouve également intéressant dans leurs conclusions, c’est qu’on peut les examiner sous un autre angle, à savoir le montant de l’épargne nécessaire. Ce qu’ils disent ici, c’est qu’en investissant votre portefeuille à 100 % en actions, avec 50 % sur le marché intérieur et 50 % à l’étranger sans couverture, vous devez épargner 10 % pour atteindre votre objectif à l’âge de 65 ans. Mais si vous avez une plus grande aversion pour le risque, comme la plupart des gens, et que vous avez un portefeuille d’actions et d’obligations, et que vous diminuez votre allocation en actions en vieillissant, ils utilisent un échantillon basé sur des fonds à date cible aux États-Unis qui, par réglementation, ont des règles spécifiques sur la façon de réallouer plus de fonds aux obligations lorsque les investisseurs vieillissent, et ils sont arrivés à la conclusion suivante : vous devrez épargner 41 % de plus ou 14,1 %. Il n’y a donc pas de repas gratuit.

Encore une fois, si vous n’êtes pas prêt à accepter le risque d’une baisse très importante à certaines périodes et que ça peut durer très longtemps, alors vous allez devoir épargner davantage et c’est juste une question de logique élémentaire.

Raymond Kerzérho :  Exactement James. Comme tout ce qui concerne l’économie, il s’agit d’un compromis. Il y a rarement de repas gratuit, il faut prendre une décision.

Francois Doyon La Rochelle : Oui, si vous êtes plus réfractaire au risque, vous devrez épargner davantage pour obtenir le même niveau de vie à la retraite.

Raymond, peux-tu maintenant nous expliquer pourquoi le portefeuille d’actions diversifié à 100 % à l’échelle internationale est si dominant ?

Raymond Kerzérho :  Oui, absolument. C’est une autre partie très intéressante, parce que c’est bien beau d’observer les résultats, mais la chose la plus importante ici est le pourquoi.

Ils ont identifié 4 raisons :

  • La première, et la plus évidente, est que le portefeuille 100 % actions a un rendement espéré plus élevé. Dans une interview avec le professeur Scott Cederburg, il a mentionné que, selon ses estimations, les actions ont environ 4 fois le rendement espéré des obligations sur une base réelle, donc net de l’inflation à mon avis, je peux dire que c’est plutôt 3 fois.
  • Mais l’autre chose importante est que, tout comme dans le livre de Jeremy Siegel, il a mentionné que les actions ont un retour à la moyenne qui joue en leur faveur. Ça signifie que lorsque les actions traversent une période très prolongée de bons rendements, elles ont tendance à revenir à la moyenne, ce qui signifie que les actions sous-performeront pendant un certain temps. Après une longue période de sous-performance, les actions auront également tendance à revenir à la moyenne, ce qui signifie que les actions surperformeront sur une période pour se rééquilibrer à long terme. Contrairement aux actions, les obligations ne reviennent pas à la moyenne. Historiquement, lorsque les obligations commencent à sous-performer, elles peuvent sous-performer pendant très longtemps.
  • Une autre raison en faveur des actions est qu’un portefeuille d’actions diversifié à l’échelle internationale protège de l’inflation intérieure. Par exemple, disons qu’en raison de la pénurie de logements au Canada, il y a une forte frénésie d’inflation qui n’est pas observée dans d’autres marchés. Le fait d’investir dans des actions internationales aide l’investisseur à se protéger contre ça à long terme.
  • La quatrième raison est qu’au cours des 20 à 30 dernières années, de nombreux investisseurs, y compris des investisseurs professionnels, ont supposé que les obligations se comportaient positivement lorsque les actions chutaient. Mais ce n’est pas toujours le cas. Cette recherche fournit la preuve qu’au contraire, à long terme, et je ne parle pas ici de 3, 4 ou 5 ans, la corrélation entre les actions et les obligations est beaucoup plus élevée qu’elle ne l’est à court terme. La corrélation peut aller jusqu’à 0,5. Donc, fondamentalement, à long terme, les obligations n’offrent pas beaucoup de protection contre les mauvais rendements boursiers.

James Parkyn : Alors, Raymond, concluons. Que doivent retenir nos auditeurs de cette recherche ?

Raymond Kerzérho : Eh bien, James, ce qu’il faut retenir, c’est :

  • Nous avons une forte confirmation qu’un portefeuille diversifié à l’échelle internationale domine un portefeuille à domicile. C’est moins risqué et ça offre un rendement espéré similaire, sinon le même rendement espéré.
  • Mon autre conclusion est que le travail des conseillers financiers est de garder les clients investis dans des actions à long terme, même pour les retraités. Peut-être qu’une exception est pour les retraités, qui ont beaucoup plus de richesse qu’ils n’en ont besoin pour financer leur retraite. Mais pour la plupart des retraités, le travail des conseillers consiste à garder les clients investis sur le marché avec une partie importante de leurs actifs.

François Doyon La Rochelle : Pour un investisseur canadien, est-ce qu’il y a une meilleure combinaison d’actions internationales et d’actions canadiennes ?

Raymond Kerzérho : Eh bien François, ces chercheurs sont partis d’une allocation de 50 % de stocks domestiques, mais ils ont aussi fait des simulations avec des allocations de stocks domestiques plus faibles. Ils sont parvenus à une allocation optimale avec le risque le plus faible d’épuiser votre argent de votre vivant, et il s’agit d’un portefeuille avec une allocation de 35 % d’actions domestiques.

Il est important de noter qu’il y a eu une exception pour les investisseurs américains. Un portefeuille 100% d’actions américaines aurait donné les mêmes résultats qu’un portefeuille diversifié à l’échelle internationale. Pour les autres pays, c’est entre 30 et 35 %. Mais je dois mentionner qu’une allocation de 35 ou 50 % en actions domestiques n’a apporté qu’un petit changement dans le risque d’épuiser l’argent de son vivant.

François Doyon La Rochelle : Donc, ce que les chercheurs disent, Raymond, c’est que pour un Canadien, une meilleure combinaison serait de 35 % d’actions canadiennes et de 65 % d’actions étrangères.

Raymond Kerzérho : Exactement, mais il ne faut jamais oublier que la conclusion repose sur une liste d’hypothèses, dont l’une est celle qu’on suppose que les investisseurs se comporteront de manière rationnelle tout au long de leur vie.

James Parkyn : Raymond, le professeur Cederburg était sur le podcast The Rational Reminder numéro 284, avec nos collègues Ben Felix et Cameron Passmore. Il a reconnu qu’il s’agissait d’un grand « si ».

En tant que gestionnaire de portefeuille et planificateur financier comptant plus de 25 ans d’expérience, cette recherche m’indique que les clients doivent continuer à créer de la richesse même à la retraite. Et on l’a dejà vu ! Parce que, encore une fois, si vous prenez votre retraite, surtout s’il s’agit d’une retraite anticipée et que vous avez une espérance de vie de 95 à 100 ans, il s’agit d’une longue période pendant laquelle vos actifs doivent fournir des ressources financières ajustées en fonction de l’inflation. Vous devriez donc avoir un pourcentage plus élevé d’actions diversifiées à l’échelle internationale pour vous protéger contre cette longévité, ce risque et cette inflation. Mais c’est cette inflation qui s’estompe à très long terme. La combinaison du risque de longévité et du risque d’inflation appuie les conclusions de cette recherche.

Enfin, je voudrais dire que l’une des hypothèses selon lesquelles les investisseurs se comporteront de manière rationnelle est le défi fondamental. Lorsqu’on repense à la crise financière mondiale, on a rencontré des clients et des cadres supérieurs de grandes entreprises qui perdaient confiance dans le système capitaliste et dans les banques centrales. C’est important, en supposant que vous puissiez toujours garder le cap. Et on sait par expérience que la plupart des investisseurs, s’ils ne sont pas soutenus par un conseiller financier capable de les aider avec un coaching comportemental, sont plus que susceptibles de sous-performer les marchés en raison de leur comportement.

Raymond Kerzérho : Je suis d’accord, James. Je pense que le fait d’avoir un portefeuille investi avec une part équitable d’actions est une grande source de stress pour la plupart des investisseurs. Et ils ont besoin d’un certain soutien pour être en mesure de relever ce défi.

  • CONCLUSION:

François Doyon La Rochelle : Je suis tout à fait d’accord, Raymond. Eh bien, je pense qu’on marque la fin de cet épisode.

Merci. Raymond. C’était une discussion très intéressante, et on espère te revoir bientôt sur notre podcast.

Raymond Kerzérho : Avec plaisir, François.

François Doyon La Rochelle : Merci aussi à toi James Parkyn d’avoir partagé ton expertise et ton savoir.

James Parkyn : Avec plaisir. François.

François Doyon La Rochelle : Hé bien c’est tout pour ce 61ième épisode de Sujet Capital!  Nous espérons que vous avez aimé.

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Lien à partager :

Financial Planning assumptions (Factor-Tilted Portfolio) by Raymond Kerzérho

Financial Planning assumptions (Market Capitalization Weighted Portfolio)  by Raymond Kerzérho

Beyond the Status Quo: A Critical Assessment of Lifecycle Investment Advice by Aizhan Anarkulova, Scott Cederburg & Michael S.O’Doherty

Stocks for the Long Run by Jeremy J. Siegel

À propos de l'auteur(e)
James Parkyn
James Parkyn

James est co-fondateur de PWL Capital. Il est chef d’équipe et gestionnaire de portefeuille basé au bureau de Montréal de PWL Capital Inc. Il a joué un rôle déterminant dans la croissance de l’entreprise depuis sa création en 1996.

François Doyon La Rochelle
François Doyon La Rochelle

François s’engage à offrir à ses clients une approche disciplinée et fiscalement efficiente en matière de construction et de gestion de portefeuille, basée sur des stratégies soutenues par la recherche académique.

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