Dans cet épisode, James Parkyn et François Doyon La Rochelle commencent la nouvelle année par revoir les performances des marchés des capitaux mondiaux pour 2023.
Ensuite, ils abordent comment mesurer la performance de votre portefeuille. Ce sujet va de pair avec le premier.
Lire le script :
1) Introduction :
François Doyon La Rochelle : Bienvenue à Sujet Capital, un Balado mensuel à propos de la gestion passive de portefeuille et de la planification financière et fiscale pour les investisseurs à long terme.
Vos hôtes pour ce Balado sont James Parkyn et moi-même François Doyon La Rochelle, tous deux gestionnaires de portefeuilles avec PWL Capital.
Au programme aujourd’hui pour l’épisode #58 :
Pour notre premier sujet, nous ferons la revue des statistiques de marché pour 2023.
Et ensuite, pour notre sujet principal, nous discuterons de comment mesurer le rendement de votre portefeuille
Bonne écoute !
2) Bilan 2023 des marchés boursiers:
François Doyon La Rochelle : Avant de commencer, je voudrais souhaiter à nos auditeurs une bonne année, de la santé et de la prospérité en 2024. Ceci dit, nous avons deux sujets d’actualité à traiter aujourd’hui. Puisque l’année 2023 viens de se terminer, je vais commencer par revoir les performances des marchés des capitaux mondiaux. Pour faciliter la discussion, je vais me référer à notre page de statistiques sur les marchés, un document que vous pouvez trouver sur notre site Web Sujet Capital dans la section « Ressources » ou directement sur la page de notre équipe sur le site Web de PWL Capital.
Après une année 2022 désastreuse où les marchés boursiers et obligataires ont chuté en même temps, la plupart des experts et des stratèges étaient pessimistes à l’aube de 2023.
On sait maintenant que 2023 s’est avéré être un autre exemple de la difficulté à faire des prédictions sur les marchés et sur l’économie.
James Parkyn : Tout à fait François, malgré tous les messages négatifs dans les médias financiers en début d’année, 2023 a finalement été une très bonne année pour les investisseurs, avec des rendements à deux chiffres pour la plupart des marchés des actions. Au début de l’année, tout le monde parlait de l’inflation et des banques centrales qui augmentaient agressivement leurs taux d’intérêt pour la combattre. On craignait que le cycle historique de resserrement des taux d’intérêt des Banques centrales pousse les économies mondiales en récession, ce que l’on prédisait pourrait nuire aux rendements des marchés boursiers et obligataires.
François Doyon La Rochelle : Oui, et les banques centrales ont continué à augmenter leurs taux en 2023, mais à un rythme plus modéré qu’en 2022. Au Canada, la Banque du Canada a augmenté ses taux à trois reprises, mais de seulement 25 points de base à la fois, passant de 4,25 % à 5,0 %. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a augmenté ses taux à quatre reprises, mais là encore à coup de 25 points de base seulement, de 4,50 % à 5,50 %. Ces hausses de taux ont eu un impact sur l’inflation puisque les taux d’inflation ont baissé de moitié, au Canada de 6,3 % à 3,1 % et aux États-Unis de 6,5 % à 3,1 %. Cependant, l’impact appréhender de ces hausses de taux ne s’est pas encore fait sentir, en particulier aux États-Unis, où l’économie est toujours en expansion et où la création d’emplois reste forte.
James Parkyn : J’ajouterais, François, que d’autres grandes banques centrales ont également continué à augmenter leurs taux et quelles ont elles aussi réussi à faire baisser les taux d’inflation. Par exemple, au Royaume-Uni, le taux d’inflation est passé de 11,6 % à 5,3 % et dans la zone euro, il est passé de 8,6 % à 2,9 %.
François Doyon La Rochelle : Effectivement, cependant on n’est pas encore sortis d’affaire en ce qui concerne l’inflation, mais elle se rapproche de plus en plus de l’objectif de 2 % visé par la plupart des banques centrales. En plus des craintes économiques liées aux augmentations des taux d’intérêt, il y a encore de l’incertitude géopolitique liée à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, aux tensions en Asie autour de Taïwan et, plus récemment dû à l’éclatement d’une guerre au Moyen-Orient. Donc beaucoup d’événements inquiétants pour les marchés. Et il ne faut pas oublier aussi qu’en mars, on était au cœur d’une crise bancaire avec l’effondrement de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank aux États-Unis et, plus tard dans le mois, l’effondrement du Crédit suisse, une grande banque internationale.
James Parkyn : Je pense que nos auditeurs vont se rappeler François, que ces faillites bancaires ont provoqué beaucoup de turbulences sur les marchés financiers. La plupart des gains qui avaient été réalisés jusque-là ont été perdus lorsque les marchés boursiers se sont effondrés, perdant entre 6 et 7 % en l’espace de quelques semaines. Ce n’était que le début de la volatilité négative sur les marchées parce ce que le marché américain a même connu une correction entre le 31 juillet et le 27 octobre, lorsqu’il a chuté d’environ 10,3 %. La plupart des autres marchés des actions ont également chuté, mais ils ont évité de justesse la correction technique de plus de 10%.
François Doyon La Rochelle : Oui, et depuis les creux du mois d’octobre, on a assisté à un puissant rallye de fin d’année sur les marchés boursiers mondiaux, aidé par les banques centrales qui ont mis sur pause leur resserrement des taux d’intérêt. En décembre, la Fed a même indiqué qu’aucune autre augmentation n’était prévue et qu’elle envisageait même trois baisses de taux en 2024.
James Parkyn : Selon moi, c’est un excellent exemple de la raison pour laquelle il faut rester investi pour profiter des rendements du marché. Cette courte période de deux mois a généré plus
de 60 % des gains pour 2023 aux Etats Unis et près de 100% pour les actions canadiennes. Le S&P500 a gagné 15,8 % en USD, le S&P/TSX Composite ici au Canada a gagné près de 11,9 % et les marchés développés internationaux ont augmenté d’environ 10% en monnaie locale. Les marchés obligataires ont également progressé au cours de ces deux mois. Finalement, la plupart des gains réalisés par les obligations l’année dernière se sont produits au cours de ces deux derniers mois.
François Doyon La Rochelle : On ne sait jamais quand une forte reprise va se produire, alors encore une fois, il ne faut pas essayer de faire du « market timing ». Cette forte reprise s’est produite juste après une correction de 10% du marché américain et juste au moment où les investisseurs ont tendance à capituler.
James Parkyn : C’est tout à fait exact, et comme tu l’as dit François ça nous rappelle une fois de plus qu’il faut éviter d’anticiper le marché et rester investi en tout temps. Une chose est sûre, en 2023 on a connu beaucoup de hauts et de bas, c’était loin d’être un long fleuve tranquille.
François Doyon La Rochelle : Ceci dit, on va maintenant regarder les statistiques de marché en date du 31 décembre. Un petit rappel encore une fois, nos statistiques de marché sont disponibles sur notre site web Sujet Capital et dans la section de notre équipe sur le site web de PWL Capital. On va fournir le lien pour les statistiques de marché dans la page du podcast.
Je vais commencer par les titres à revenu fixe ou obligation. Au début de l’année, avec la perspective de nouvelles hausses de taux, les investisseurs obligataires craignaient une troisième année de pertes sur les marchés obligataires, mais heureusement ça ne s’est pas produit. Les obligations canadiennes à court terme ont augmenté de 5,02 % sur l’année et le marché obligataire total, qui détient des échéances plus longues, a augmenté de 6,69 %. Le rendement à l’échéance de ces deux indices obligataires a été supérieur à 5 % pendant une partie de l’année, mais il s’est maintenant stabilisé autour de 4 %.
James Parkyn : C’est un soulagement de voir des rendements positifs sur le marché obligataire, surtout si l’on considère que les banques centrales étaient toujours en mode de resserrement, au moins au cours de la première moitié de l’année. Avec des taux d’intérêt qui atteignaient 5% et plus au cours de l’année, les investisseurs ont placé beaucoup d’argent dans des CPG et des comptes d’épargne à taux d’intérêt élevé.
François Doyon La Rochelle : Effectivement, James, et je peux comprendre qu’après les rendements misérables de 2022, que les investisseurs recherchaient la stabilité et la sécurité de ces placements pour préserver leur capital. Cependant, je pense qu’il faut faire une mise en garde ici, si vous êtes un investisseur à long terme et que la majeure partie de vos placements est constituée de CPG et de comptes d’épargne à taux d’intérêt élevé, lorsque l’inflation va se stabiliser à la baisse et que les taux d’intérêt vont diminuer, les rendements sur ces actifs sûrs vont chuter. A ce moment-là, ça va être difficile pour vous d’atteindre vos objectifs financiers à long terme.
James Parkyn : Je suis tout à fait d’accord avec toi François. Avec de tels niveaux de taux d’intérêt sur les placements sûrs, il est vraiment tentant de vouloir faire le plein. Mais je tiens à avertir nos auditeurs que les rendements des actions en 2023 ont largement dépassé ces taux d’intérêt élevés. La principale leçon à retenir est qu’il faut s’en tenir à son plan d’investissement à long terme, car le rendement espéré des actions est supérieur à ceux des titres à revenu fixe et des
liquidités. Avec des actions dans votre portefeuille vous augmentez vos chances d’atteindre vos objectifs.
François Doyon La Rochelle : Les CPG ont certainement leur place dans un portefeuille bien diversifié, mais les comptes d’épargne à taux d’intérêt élevé, même avec les taux élevés actuels, ne sont pas des bons placements à long terme. À long terme, ces instruments de trésorerie devraient avoir des performances inférieures à celle des obligations et des actions, comme ça a été le cas dans le passé.
James Parkyn : À propos des actions, François, peux-tu nous dire comment les différents marchés des actions se sont comportés l’année dernière ?
François Doyon La Rochelle : James, l’année a été très bonne, avec des rendements à deux chiffres partout dans les principaux indices qu’on suit, à l’exception des marchés émergents. Au Canada, l’indice S&P/TSX Composite a enregistré un rendement de 11,75 %. Le secteur des technologies de l’information a fait le gros du travail avec une performance extraordinaire de 69,19 %, suivi par le secteur des soins de santé avec 18,34 %. Le secteur de la finance et le secteur des industriels ont également fait un peu mieux que l’indice S&P/TSX Composite.
James Parkyn : Etant donné que le secteur des technologies de l’information était le grand gagnant, je suppose que les titres de croissance ont surpassé les titres de valeur l’an dernier au Canada ?
François Doyon La Rochelle : C’est exact James, les actions de croissance à grande et moyenne capitalisation ont affiché un rendement de près de 14%, soit 13,97 % exactement, et les actions de valeur ont eu un rendement de 12,58 %. Quant aux actions à petite capitalisation, elles ont sous-performé les actions à grande et moyenne capitalisation avec une performance de 6,02 %. Ce n’est pas vraiment surprenant, parce que les actions à petite capitalisation ont tendance à sous-performer les actions à grande capitalisation lorsqu’il y a une crainte de récession.
James Parkyn : Maintenant du côté américain François, qu’est-ce qui s’est passé ?
François Doyon La Rochelle : L’année a été excellente pour les actions américaines. L’ensemble du marché a gagné 25,96 % en dollars américains ; en dollars canadiens, la performance a été un peu plus faible à 23,26% à cause de la hausse du dollar canadien par rapport au dollar américain. Cependant, contrairement à l’année dernière, les actions de croissance à grande et moyenne capitalisation ont dominé les actions de valeur avec une performance spectaculaire de 39,63 % contre seulement 9,08 % pour les actions de valeur.
James Parkyn : Si j’ai bien compris, la grosse histoire pour les actions américaines l’année dernière a été l’engouement pour les actions liées à l’intelligence artificielle et à d’autres grandes entreprises technologiques. Les actions FAANG ont été remplacées par un nouveau terme, les « Magnificent Seven », un groupe d’actions très performantes qui sont également les sept plus grands titres en capitalisation du S&P500. Ce groupe comprend Alphabet (Google), Amazon, Apple, Meta Platforms, Microsoft, NVIDIA et Tesla.
François Doyon La Rochelle : Oui, et collectivement, ces sept titres représentent près de 27 % de l’ensemble de l’indice S&P500. Leurs performances en 2023 varient de 48 % pour Apple à 239 % pour NVIDIA. À l’exception d’Apple, leurs performances ont été plus du double de celles
de l’indice S&P 500 l’année dernière. Ces sept titres ont contribué à près de la moitié des gains du marché américain en 2023.
James Parkyn : À un moment donné, au cours du premier semestre 2023, les « Magnificent Seven » avaient généré tous les gains du marché des actions américain. À la fin de l’année, on a constaté que plus de compagnies ont participé à la hausse du marché malgré le fait que plus de 70 % des actions américaines ont sous-performé par rapport à l’indice. Je suppose, François, que comme au Canada, c’est le secteur des technologies de l’information qui a enregistré les meilleurs rendements l’année dernière ?
François Doyon La Rochelle : Tu as raison James, le secteur des technologies de l’information a enregistré une performance de 57,84 % et le secteur des services de communication a suivi avec une performance de 55,8 %. Je rappelle à nos auditeurs que seuls trois des « Magnificent Seven » font partie du secteur des technologies de l’information. Le secteur le moins performant est celui des services publics, avec une performance négative de 7,08 %. Pour terminer avec le marché américain, les actions américaines de petite capitalisation ont également obtenu de bons résultats en 2023, avec une performance de 14,43 % en dollars canadiens. Comme pour leurs homologues à grande et moyenne capitalisation, les actions à petite capitalisation de croissance ont surpassé les actions de valeur, avec une performance de 16,12 %, contre 12,19 % pour les actions à petite capitalisation, toutes ces performances sont en dollars canadiens.
Enfin, les marchés internationaux développés ont également connu une bonne année. Les actions à grande et moyenne capitalisation ont enregistré un rendement de 16,16 % en monnaie locale et de 15,71 % en dollars canadiens. Toutefois, contrairement au Canada et aux États-Unis, les actions internationales de valeur à grande et moyenne capitalisation ont surpassé les actions de croissance, avec un rendement de 16,41 % contre 15,06 % pour les actions de croissance. Les actions à petite capitalisation sont un peu à la traîne avec une performance de 10,74%.
En conclusion, sur les marchés émergents, les actions de grande et moyenne capitalisation ont enregistré une performance de 7,91 %, les actions de valeur surpassant les actions de croissance et, contrairement aux autres marchés, les actions de petite capitalisation ont enregistré une forte performance de 21,82 %. Encore une fois ces performances sont toutes en dollars canadiens.
James Parkyn : Merci pour cette mise à jour, François. Comme tu l’as souligné, les experts ne prévoyaient pas de bonnes choses pour les marchés en 2023. Les marchés ont surpris tout le monde et ont fait preuve de résilience face à l’adversité, et comme le dit le proverbe, ils ont escaladé un mur d’inquiétude ou en anglais « climbed a wall of worry ».
3) Comment mesurer la performance de votre portefeuille :
Francois Doyon La Rochelle : Pour notre sujet principal d’aujourd’hui, on va aborder comment mesurer la performance de votre portefeuille. Ce sujet va de pair avec le premier. Alors James, par où aimerais-tu commencer ?
James Parkyn : Eh bien François, ce sujet me tient particulièrement à cœur. Nous produisons des rapports de performance depuis la création de la société en 1996. Cependant, le régulateur a seulement implanté des nouvelles réglementations pour les firmes de placement, les obligeant de produire un rapport de performance pour les clients qu’à partir de 2016.
Francois Doyon La Rochelle : Wow, c’est quand même 20 ans plus tard que PWL !
James Parkyn : Donc François, ce dont je veux vraiment parler aujourd’hui pour nos auditeurs, c’est de la façon de mesurer la performance de leur portefeuille et, plus important encore, les aider à mieux comprendre d’où viennent leurs rendements. Pourquoi est-ce vraiment important ? Eh bien, selon moi, c’est essentiel afin de prendre les bonnes décisions avec nos placements et afin de s’assurer de rester disciplinés avec son plan d’investissement à long terme.
François Doyon La Rochelle : Le défi cette année pour certains auditeurs, pourrait être de gérer leur déception d’avoir manqué la reprise dans les marchés des actions, en particulier pour les actions américaines. Comme on l’a mentionné précédemment, la leçon classique de 2023 est la suivante : « Ignorez toutes les prévisions du marché. Les mouvements du marché sont souvent dominés par des surprises que l’on ne peut pas prévoir. »
James Parkyn : C’est tout à fait exact. Comme on l’a dit précédemment, si vous revenez à janvier 2023, les experts du marché étaient tous pessimistes quant aux perspectives des actions pour l’année. Le bruit du marché consistait surtout à prévoir une récession qui ne s’est jamais produite, du moins pas aux États-Unis, et aujourd’hui, la plupart des experts du marché prévoient un atterrissage en douceur.
François Doyon La Rochelle : Étant donné que les prévisions économiques sont souvent erronées, il est peu probable que les stratèges soient en mesure de prévoir les performances futures des marchés. La leçon à tirer pour les investisseurs est qu’il ne faut pas tenir compte des prédictions. Il faut plutôt s’en tenir à son plan d’investissement, se concentrer sur la diversification et rééquilibrer son portefeuille si nécessaire.
James Parkyn : Pour en revenir à notre sujet François, à savoir comment mesurer la performance d’un portefeuille, vous devez premièrement examiner la manière dont votre portefeuille a été structuré. En règle générale, votre plan d’investissement définit votre répartition cible entre les actions et les obligations.
François Doyon La Rochelle : C’est assez élémentaire, mais on parle souvent à de nouveaux clients qui n’ont aucune idée de leur répartition d’actifs. En fait, on peut dire que la plupart n’ont pas de plan d’investissement à long terme.
James Parkyn : Nos clients ont tous signé un énoncé de politique de placement, ou EPP dans notre jargon. Ce document définit la manière dont les comptes seront gérés, y compris les allocations d’actifs cibles. Nos rapports de performance présentent le rendement total du portefeuille pour l’ensemble des comptes inclus dans l’énoncé de politique de placement.
François Doyon La Rochelle : Un EPP type couvre les comptes personnels imposables, les CELI, les REER ou les FERR et également si nécessaire, les comptes imposables des sociétés de portefeuille d’investissement. Notre rapport de performance donne un rendement total net de frais. Nous générons également des rendements pour 5 classes d’actifs, soit :
1. Les obligations ;
2. Les autres titres à revenu (qui comprennent les fiducies de placement immobilières et les services d’utilités publiques) ;
3. Les actions canadiennes ;
4. Les actions américaines et enfin ;
5. Les actions internationales (qui comprennent les marchés émergents).
C’est grâce à ces rendements par classe d’actifs, que nos clients peuvent voir d’où provient leur rendement total, parce qu’ils sont en mesure de voir comment chaque classe d’actifs s’est comportée.
James Parkyn : Pour nos auditeurs, l’étape suivante consiste à trouver un indice de référence approprié pour mesurer la performance de chaque classe d’actifs. Le CFA Institute est reconnu comme un organisme mondial qui établit les normes professionnelles dans le secteur. Le CFA Institute estime « qu’un indice de référence est essentiellement le point de départ pour toute bonne évaluation de votre performance. Il est défini comme « un taux de rendement indépendant (ou taux de rendement cible) qui constitue un test objectif de la mise en œuvre efficace d’une stratégie d’investissement. »
François Doyon La Rochelle : C’est beaucoup de jargon, mais ça veut dire que l’indice de référence est un outil de mesure qui doit être adapté à la façon dont votre portefeuille est construit. Si votre portefeuille est construit avec une allocation plus faible en actions, il est normal que votre rendement soit inférieur à celui d’une personne qui a une allocation plus élevée en actions. Les deux investisseurs ont donc un indice de référence qui devrait être différent.
James Parkyn : Merci, François, d’avoir clarifié ce point, mais je vais ajouter encore un peu plus de jargon. Pour déterminer ce qui constitue un bon indice de référence, le CFA Institute estime que :
1. Les indices de référence les plus efficaces sont représentatifs de la classe d’actifs dans votre portefeuille.
2. L’indice de référence doit être investissable, c’est-à-dire qu’il doit constituer une alternative d’investissement viable ;
3. L’indice de référence doit être construit de manière disciplinée et objective ;
4. L’indice de référence doit être conçu à partir d’informations publiquement disponibles.
5. L’indice de référence doit être acceptable en tant que position neutre ; et finalement
6. L’indice de référence doit être constant ».
François Doyon La Rochelle : Pour nos auditeurs, chez PWL, nous avons fait le travail pour nos clients et nous mettons ces informations à la disposition du public sur notre page de Statistiques de marché que j’ai mentionnée plus tôt.
James Parkyn : Enfin, François, j’ajouterais que les lignes directrices de l’institut CFA soulignent que » le mauvais choix d’un indice de référence peut nuire à l’efficacité d’une stratégie d’investissement et mener à de l’insatisfaction « .
François Doyon La Rochelle : L’objectif de mesurer la performance est d’évaluer cette dernière par rapport à des normes vérifiables afin de vous assurer que vous allez atteindre vos objectifs à long terme. En résumé : si votre indice de référence n’est pas approprié, toute interprétation de votre performance sera inutile ou trompeuse, ce qui pourra vous inciter à faire des changements à votre plan d’investissement à long terme.
James Parkyn : Je suis tout à fait d’accord avec toi, François. On ne peut pas comparer un portefeuille classique 60/40 à un portefeuille 100 % en actions américaines ou à un portefeuille concentré dans les « Magnificent Seven ».
Francois Doyon La Rochelle : Une autre façon de mesurer votre performance serait de la comparer aux rendements prévus dans le Guide des hypothèses de planification financière de PWL, publié à la mi-année 2023. Si on examine les rendements attendus à long terme pour les principales catégories d’actifs, les titres à revenu fixe devraient produire 4,19 %, les actions canadiennes 6,99 %, les actions américaines 6,41 % et les actions internationales des marchés développés et émergents 7,35 %.
James Parkyn : Si l’on revient à la page des statistiques de marché pour 2023, dont nous avons parlé plus tôt, les indices de référence appropriés pour ces catégories d’actifs ont tous nettement surperformé par rapport aux rendements attendus à long terme estimés par PWL.
Francois Doyon La Rochelle : James, à ton avis, quel est le plus grand danger d’une mauvaise interprétation de la performance de son portefeuille ?
James Parkyn : François, c’est le même danger auquel tout investisseur est confronté en janvier en regardant l’année précédente. Soyez conscient du biais de récence – n’investissez pas dans quelque chose uniquement parce ça aurait bien performé et ne vendez pas parce ça aurait sous-performé. Historiquement, les investisseurs ont tendance à acheter les titres gagnants d’hier (après une grande performance) et à vendre les titres perdants d’hier (après que la perte a déjà été subie).
Francois Doyon La Rochelle : Bien dit James. Mais je rappellerai aussi à nos auditeurs que les marchés sont aléatoires ou comme on dit en anglais « a random walk ». Il est impossible de prévoir l’avenir. Malheureusement, les rendements passés ne permettent pas de prédire les rendements futurs.
James Parkyn : C’est pourquoi la diversification est plus importante que jamais. Après la Grande Récession, beaucoup ont affirmé que la diversification ne fonctionnait plus parce que les actifs à risque étaient devenus trop corrélés. Cependant, les avantages de la diversification proviennent également de la dispersion des rendements dans un groupe d’actions.
Francois Doyon La Rochelle : L’année dernière, on a encore vécu une grande dispersion dans les rendements, comme au cours des 20 dernières années, ce qui montre que la diversification présente toujours de grands avantages.
James Parkyn : Enfin, François, je voudrais rappeler à nos auditeurs que la gestion active est une formule perdante, et ceci autant lors des marchés haussiers que baissiers. L’année dernière a encore été marquée par la sous-performance de la majorité des fonds gérés activement.
Francois Doyon La Rochelle : Et même dans les rares cas où la gestion active surperforme les indices de référence, c’est généralement de courte durée.
James Parkyn : D’accord François. Maintenant pour conclure le sujet principal d’aujourd’hui, on recommande à nos auditeurs de s’en tenir à leur plan d’investissement à long terme et de conserver leur état d’esprit d’investisseur. Comme je l’ai dit l’année dernière, il est impossible de savoir à
l’avance où vont les marchés. À la même époque l’année dernière, il était difficile d’imaginer une reprise des marchés avec toute l’incertitude quant à la direction de l’économie, et aussi dû au fait de la chute spectaculaire des marchés en 2022.
Francois Doyon La Rochelle : Et il y a toujours de l’incertitude dans l’économie et par conséquent sur les marchés des capitaux.
James Parkyn : Il s’agit d’une leçon importante sur la nature des marchés qui sont tournés vers le futur ou « forward looking » en anglais. Ça met en évidence la façon dont les prix actuels reflètent les attentes collectives des acteurs du marché pour l’avenir. L’histoire des marchés des capitaux plaide en faveur de la persistance et de la patience.
Francois Doyon La Rochelle : Un retour sur les rendements historiques, confirme la nécessité de maintenir le cap avec son plan d’investissement à long-terme. Le message que nous avons donné à nos auditeurs l’année dernière à la même époque, dans notre podcast n° 48, était que des rebonds spectaculaires se produisent souvent après des baisses brutales comme celle de 2022. Ces rebonds aident les investisseurs à capturer les rendements à long terme offerts par les marchés. Ceux qui ont vendu leurs actions au début de 2023 pour investir dans la sureté des CPG, avec des taux d’intérêt les plus alléchant depuis plus de 20 ans, ont peut-être fait une erreur. Ils auront perdu des rendements importants dans les actions en 2023.
James Parkyn : François, cet historique est excellent pour ancrer notre réflexion en tant qu’investisseurs à long terme et pour réaffirmer encore une fois à nos auditeurs qu’ils doivent avoir un « état d’esprit d’investisseur ». Donc, il faut à tout prix rester discipliné et se concentrer sur le long terme, afin d’éviter de se laisser décourager par les bruits dans les médias financiers.
Francois Doyon La Rochelle : C’est bel et bien notre mantra James.
4) Conclusion :
François Doyon La Rochelle : Merci James Parkyn d’avoir partagé ton expertise et ton savoir.
James Parkyn : il m’a fait plaisir Francois.
François Doyon La Rochelle : Hé bien c’est tout pour ce 59ième épisode de Sujet Capital ! Nous espérons que vous avez aimé.
N’hésitez pas à nous envoyer vos questions et suggestions. Vous pouvez nous joindre par courriel à: sujetcapital@pwlcapital.com
De plus, si vous aimez notre podcast, partagez-le avec votre famille et vos amis et si vous n’y êtes pas abonné, faites-le SVP.
Encore une fois, merci d’être à l’écoute et joignez-vous à nous pour notre prochain épisode à paraitre le 15 février 2024. Entre-temps, n’oubliez pas de consulter le site Web de sujet capital pour voir nos derniers blogues.
À bientôt
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– Épisode 48 : Revues des Marchés en 2022 & Perspectives 2023 — Sujet Capital Par James Parkyn & François Doyon La Rochelle
– Statistiques de marché – Parkyn Doyon La Rochelle – Décembre 2023 – PWL Capital Par Raymond Kerzérho