Nov 26, 2025

Épisode #81: Planification fiscale de fin d’année 2025

Description:
Dans cet épisode, James Parkyn & François Doyon La Rochelle passent en revue ls stratégies de planification fiscale de fin d’année pour les investisseurs dans les marchés financiers.

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  • INTRODUCTION :

François Doyon La Rochelle:

Bienvenue à Sujet Capital, un Balado mensuel à propos de la gestion passive de portefeuille et de la planification financière et fiscale pour les investisseurs à long terme.

Vos hôtes pour ce Balado sont James Parkyn et moi-même François Doyon La Rochelle, tous deux gestionnaires de portefeuilles avec PWL Capital.

Au programme aujourd’hui pour l’épisode #81:

Nous passerons en revue les stratégies de planification fiscale de fin d’année pour les investisseurs dans les marchés financiers.

Bonne écoute !

  • PLANIFICATION FISCALE DE FIN D’ANNÉE 2025 :

François Doyon La Rochelle:

Eh bien, c’est à nouveau le temps de l’année où on aborde les stratégies de planification fiscale de fin d’année pour les investisseurs dans les marchés financiers. Comme le savent nos auditeurs réguliers, c’est une tradition annuelle dans notre podcast d’aborder ce sujet à la fin de l’année. On a initialement prévu de publier ce podcast en octobre, mais le gouvernement libéral a décidé de présenter son budget 2025 le 4 novembre. Il s’agit d’un changement majeur, car historiquement, les budgets fédéraux étaient présentés en février ou mars, suivis peu après par les budgets provinciaux. Alors, James, quelles sont les nouvelles mesures annoncées dans le dernier budget fédéral pour les investisseurs ?

James Parkyn:

François, pour répondre à ta question, pas grand-chose. La plupart des mesures applicables aux particuliers avaient déjà été annoncées en mai 2024, lorsque le gouvernement fédéral a annoncé la réduction d’impôt pour la classe moyenne, qui en fait ramène le taux d’imposition sur la première tranche de revenu de 15 % à 14,5 % cette année. Afin de garantir que les particuliers ne paient pas plus d’impôts, le budget a introduit un nouveau crédit d’impôt supplémentaire non remboursable.

Le budget a également ciblé la planification autour des fiducies, spécifiquement ils proposent de modifier la règle des 21 ans, qui considère que les fiducies cèdent leurs biens tous les 21 ans afin d’éviter un report d’impôt indéfini. Certaines stratégies permettaient de transférer des biens d’une fiducie à une autre afin de contourner les règles anti-évitement fiscale.

Il y a d’autres modifications mineures des règles fiscales, mais comme je l’ai dit plus tôt, ce budget ne propose pas de changements aux investisseurs.

François Doyon La Rochelle:

Je suppose que c’est une bonne nouvelle à certains égards, surtout après le budget désastreux de l’année dernière qui proposait de nouvelles règles d’inclusion de l’impôt sur les gains en capital qui n’ont jamais été mises en œuvre. James, comme d’habitude, on doit rappeler à nos auditeurs que les informations et les conseils qu’on va partager sont de nature générale. On a besoin d’une compréhension plus détaillée de la situation fiscale et financière d’un investisseur pour donner des recommandations spécifiques. Les auditeurs doivent consulter leurs conseillers fiscaux, leurs gestionnaires de portefeuille et leurs planificateurs financiers pour obtenir des recommandations personnalisées.

James, passons donc au sujet d’aujourd’hui, la planification fiscale de fin d’année. Par où veux-tu commencer ?

James Parkyn:

Eh bien François, je tiens à rappeler à nos auditeurs que lorsque nous parlons de fiscalité, on adopte une approche d’optimisation, qui est un concept très différent de celui de minimisation fiscale. Par optimisation, nous entendons que vous devez réfléchir non seulement à l’année fiscale en cours, mais aussi à l’évolution de vos actifs à plus long terme. Les auditeurs doivent planifier leur fiscalité en fonction de leurs revenus personnels actuels et futurs.

J’ai souvent souligné dans notre podcast que les investisseurs devraient considérer qu’ils constituent leur patrimoine dans trois paniers :

  1. Les comptes enregistrés à imposition différée, tels que les REER et les FERR. Nos auditeurs peuvent visualiser ces actifs dans le panier de gauche. Les retraits des comptes REER et FERR sont entièrement imposés aux taux d’imposition marginal.
  2. Le deuxième panier correspond aux actifs détenus dans des comptes de sociétés de portefeuille. Visualisez ces actifs dans le panier de droite. Ces comptes résultent le plus souvent du transfert par des entrepreneurs des bénéfices de leurs sociétés d’exploitation vers leur société de portefeuille. Les retraits peuvent prendre la forme de dividendes imposables ou de dividendes non imposables provenant de leur compte de dividendes en capital. Les dividendes imposables peuvent être des dividendes admissibles ou non admissibles et sont imposés à des taux différents.
  3. Enfin, le panier du milieu comprend les CELI et les comptes personnels imposables. Ces comptes ont l’impact fiscal le plus faible lors du retrait de fonds.

François Doyon La Rochelle:

James, cette façon d’illustrer les actifs est fort utile, ça fonctionne très bien pour nos clients. Maintenant, que doivent faire les contribuables pour optimiser leur impôt sur le revenu des particuliers en 2025 ?

James Parkyn:

François, j’aimerais commencer par énumérer les stratégies de planification fiscale de fin d’année qu’on abordera aujourd’hui :

  1. Planification des gains et pertes en capital.
  2. Cotisations au REER
  3. Comptes d’épargne libres d’impôt (CELI)
  4. Comptes d’épargne pour l’achat d’une première maison (CELIAPP)
  5. Cotisations et retraits au REEE
  6. Stratégies de fractionnement du revenu.
  7. Déductibilité des intérêts sur les prêts
  8. Versements d’impôt

François Doyon La Rochelle:

OK James, commençons par la planification des gains et pertes en capital. Pour nos auditeurs, c’est probablement leur principale préoccupation pour optimiser leurs impôts en 2025.

James Parkyn:

Je suis d’accord, François. Dans notre pratique, nos clients ont d’importants gains en capital non réalisés dans leurs portefeuilles. Je rappelle à nos auditeurs que les gains en capital réalisés sont imposés à 50 % tant dans les comptes personnels que dans les sociétés de portefeuille. Les gains en capital réalisés dans les REER, les FERR et les REEE sont reportés jusqu’au retrait des fonds. Et bien sûr, les gains en capital réalisés dans les CELI et CELIAPP ne sont pas imposables.

À l’approche de la fin de l’année, nos auditeurs doivent garder à l’esprit que si les marchés maintiennent leurs niveaux actuels jusqu’à la fin de l’année, ce sera la troisième année consécutive de rendements à deux chiffres. S’ils ne l’ont pas déjà fait, c’est le moment idéal pour revoir la composition actuelle de leur portefeuille afin de vérifier qu’elle correspond à leur stratégie d’allocation d’actifs à long terme.

François Doyon La Rochelle:

James, les auditeurs constateront probablement que la composition actuelle de leur portefeuille est nettement surpondérée en actions après les gains importants enregistrés depuis les creux de septembre 2022. Certains investisseurs pourraient ne pas vouloir rebalancer leur portefeuille et payer l’impôt sur les gains en capital. Ils se contenteront de modifier la composition à long terme de leur portefeuille pour l’aligner sur leur allocation actuelle. Je tiens à avertir nos auditeurs que cette stratégie modifie également le profil de risque de leur portefeuille.

James Parkyn:

Je pense, François, que c’est un point très important que tu apportes. Les auditeurs devraient examiner la composition de leur portefeuille en termes de ce qui se trouve dans leur panier sécure investi en obligations et, deuxièmement, de ce qui se trouve dans le panier volatil des actifs tels que les actions (canadiennes, américaines et internationales) et les REIT. La composition stratégique à long terme de votre portefeuille devrait être largement déterminée par votre tolérance et votre capacité à prendre des risques. Chaque catégorie d’actifs a des rendements qui peuvent être traités différemment à des fins fiscales. Si vous investissez en dehors d’un régime enregistré, vous devez donc tenir compte des impôts. Il est préférable de placer les revenus fortement imposés dans un régime enregistré où ils sont à l’abri de l’impôt chaque année.

François Doyon La Rochelle:

Les auditeurs doivent s’assurer que s’ils ont des pertes en capital reportées, ils peuvent les utiliser pour compenser les gains en capital qu’ils vont réaliser. Ils peuvent trouver ces informations sur les pertes en capital reportées sur leur dernier avis de cotisation de l’ARC ou sur le site web de l’ARC.

James Parkyn:

François, maintenant je crois qu’il serait bon d’aborder les stratégies de transaction pour optimiser les gains ou les pertes en capital imposables. Avant de transiger, les auditeurs devront préciser leurs gains et pertes en capital pour 2025. Ils doivent commencer par obtenir le rapport sur les gains et pertes en capital réalisés depuis le début de l’année 2025 pour leurs comptes personnels imposables. Pour leur société de portefeuille, le rapport sur les gains et pertes réalisés doit être basé sur la fin de l’exercice fiscal de la société.

François Doyon La Rochelle:

James, comme tu l’as dit tout à l’heure, beaucoup de nos clients ont des gains non réalisés très importants dans leurs portefeuilles. Nos clients qui sont avec nous depuis plusieurs années ont bénéficié de l’avantage fiscal de reporter le plus longtemps possible les gains en capital, grâce aux stratégies de gestion passive. Nous avons optimisé la réalisation des gains en capital sur la partie actions du portefeuille au fil des années. Mais je rappelle à nos auditeurs que les décisions d’investissement doivent primer sur les considérations fiscales.

James Parkyn:

Je suis tout à fait d’accord avec toi, François. Ça signifie qu’il faut revenir à l’ingénierie du portefeuille. Il est toujours important de s’assurer que votre allocation d’actifs actuelle est conforme à votre allocation cible. La principale raison du rééquilibrage est de ramener votre portefeuille à son allocation cible. Dans un marché boursier en hausse, si vous ne rééquilibrez pas votre portefeuille, vous vous retrouverez toujours avec un pourcentage plus élevé d’actions, ce qui le rendra plus risqué et plus volatil. Il est toujours préférable de rééquilibrer régulièrement votre portefeuille et de prendre vos profits plutôt que d’attendre une chute du marché pour le faire à votre place.

Alors François, pourrais-tu nous expliquer ta discipline de rééquilibrage ?

François Doyon La Rochelle:

Eh bien, James, on devrait toujours commencer le processus de rééquilibrage dans les comptes enregistrés, car la vente des positions qui ont pris de la valeur n’aura aucune conséquence fiscale. Par contre, le rééquilibrage dans un compte imposable peut entraîner des gains et des impôts à payer. Pour les investisseurs qui doivent effectuer leur retrait annuel de leur FERR avant la fin de l’année, je vous invite à profiter de cette occasion pour rééquilibrer votre portefeuille.

James Parkyn:

Les investisseurs doivent également être attentifs aux distributions de gains en capital de fin d’année des FNB et des fonds communs de placement, qui ont généralement lieu en décembre. Ces distributions résultent de la vente par les gestionnaires de fonds d’une partie de leurs avoirs au cours de l’année. Si vous détenez des FNB ou des fonds communs de placement dans un compte imposable, vous devrez payer des impôts sur ces distributions.

François Doyon La Rochelle:

Oui et contrairement aux distributions mensuelles ou trimestrielles qui sont versées en espèces, les gains en capital distribués en décembre sont réinvestis, ce qui signifie que vous ne recevez pas d’argent comptant. Si vous détenez des titres dans un compte non enregistré ou imposable, vous devrez payer des impôts même si vous n’avez pas d’argent.

James Parkyn:

Les FNB et les fonds communs de placement gérés de manière passive ne distribuent généralement pas d’importants gains en capital en fin d’année. Il est toujours judicieux de consulter le site web de vos fournisseurs de FNB ou de fonds communs de placement en novembre. Ils publient à ce moment des estimations des gains en capital pour l’année en cours.

François Doyon La Rochelle:

Dans certains cas, si le fonds distribue un gain en capital important, il peut être intéressant de vendre le fond pour éviter la distribution. Avant de vendre votre position, assurez-vous que ça ne va pas entraîner un gain encore plus important sur votre transaction. De plus, si vous mettez en place un portefeuille à l’approche de la fin de l’année, vous pouvez attendre la date ex-dividende avant d’acheter un fonds qui distribuera des gains en capital.

James Parkyn:

François, est-ce que tu souhaites ajouter quelque chose à propos du rééquilibrage de portefeuille en fin d’année ?

François Doyon La Rochelle:

Une autre stratégie importante en fin d’année est la vente à perte fiscale, qui consiste à réaliser les pertes en capital que vous pourriez avoir dans un portefeuille non enregistré, puis à utiliser ces pertes pour compenser les gains en capital que vous avez réalisés cette année ou au cours des trois années précédentes. Cette stratégie peut vous permettre d’obtenir un remboursement intéressant si vous avez payé des impôts sur les gains au cours des trois dernières années.

Je conseillerais à nos auditeurs de prendre en compte trois éléments avant d’effectuer des transactions dans leur portefeuille :

  • Méfiez-vous des règles relatives aux pertes superficielles
  • N’oubliez pas l’impact des devises sur la vente d’un titre détenu en devise étrangère.
  • Gardez à l’esprit que le dernier jour de négociation pour le règlement en 2025 est le mardi 30 décembre.

James Parkyn:

François, partageons maintenant avec nos auditeurs quelques stratégies en lien avec la vente à perte à des fins fiscales. La règle fiscale stipule que toute perte que vous n’avez pas utilisée au cours de l’année en cours peut être reportée sur les trois années précédentes ou reportée indéfiniment dans le futur. Pour pouvoir utiliser une perte au cours de l’année en cours, la transaction doit être réglée avant la fin de l’année. N’oubliez pas que pour éviter que la perte ne soit considérée comme « superficielle », il est important que vous ou une personne affiliée ne rachetiez pas une position identique dans les 30 jours précédant ou suivant la vente.

As-tu d’autres stratégies de rééquilibrage, François ?

François Doyon La Rochelle:

Oui, si un investisseur estime avoir déjà réalisé beaucoup de gains en 2025, il peut toujours retarder la vente et reporter certains gains à 2026, s’il est confortable avec le niveau de risque actuel de son portefeuille. En général, nous n’aimons pas reporter les gains à une autre année fiscale, car les marchés peuvent changer rapidement. Mais là encore, si vous êtes à quelques jours de la fin de l’année, vous pouvez probablement attendre l’année prochaine.

James, parlons maintenant de la stratégie consistant de dons en actions. Que doivent savoir nos auditeurs avant le 31 décembre ?

James Parkyn:

Eh bien, François, pour de nombreux contribuables à revenus élevés, le don de titres cotés en bourse avec d’importants gains en capital accumulés « en nature » à un organisme de bienfaisance ou à une fondation enregistrée est une stratégie de planification fiscale de fin d’année populaire. Nos auditeurs devront également faire attention s’ils prévoient de faire des dons afin de ne pas enfreindre les règles de l’impôt minimum ou IMR.

François Doyon La Rochelle:

Cette stratégie de planification fiscale de fin d’année est intéressante, car vous obtenez un reçu fiscal correspondant à la juste valeur marchande des titres donnés.

James Parkyn:

Oui, on le fait pour beaucoup de nos clients. Les contribuables doivent planifier leurs dons en nature bien avant la fin de l’année, afin de disposer de suffisamment de temps pour effectuer ce type de don.

Et comme tu l’as dit, François, si vous faites don de titres cotés en bourse ou de fonds communs de placement à une œuvre caritative, vous recevrez non seulement un reçu de don correspondant à la juste valeur marchande du don, mais tout gain en capital sur le titre sera soumis à un taux d’inclusion nul, ce qui éliminera l’impôt sur le gain en capital.

François Doyon La Rochelle:

James, il serait utile pour nos auditeurs de se familiariser avec les règles relatives à l’impôt minimum de remplacement (IMR) et leur incidence sur les dons importants.

James Parkyn:

Oui, en effet, François, on abordera l’IMR un peu plus tard dans notre podcast.

REER

François Doyon La Rochelle:

James, pour notre deuxième sujet de planification fiscale, abordons les REER.

James Parkyn:

Le plafond de cotisation maximal au REER pour l’année 2025 est de 32 490 $. Les auditeurs peuvent trouver leur plafond de cotisation au REER sur leur avis de cotisation fédéral (NOA) de 2024. Ce montant inclut les droits de cotisation inutilisés reportés des années précédentes.

Le plafond de cotisation maximal au REER pour 2026 sera de 33 810 $ pour les auditeurs qui aiment cotiser tôt en janvier.

Les propriétaires d’entreprise devraient envisager de déclarer un salaire T4 d’au moins 187 833 $ pour l’année civile se terminant le 31 décembre 2025. Cela leur permettra d’obtenir le plafond de cotisation maximal au REER de 33 810 $ pour 2026.

Retraits d’un FERR

François Doyon La Rochelle:

J’ajouterai que si vous avez atteint l’âge de 71 ans cette année, vous devez convertir votre REER en FERR avant le 31 décembre. Mais n’oubliez pas d’effectuer votre dernière cotisation REER avant de le convertir.

Comptes d’épargne libres d’impôt (CELI)

François Doyon La Rochelle:

Que veux-tu partager au sujet des CELI, James ?

James Parkyn:

La première chose que je dirais aux auditeurs, c’est de s’assurer d’utiliser correctement leur CELI. On voit beaucoup de nouveaux clients qui n’ont pas de compte d’épargne libre d’impôt ou qui l’ont utilisé comme un compte d’épargne à court terme. Vous devez vraiment considérer votre compte d’épargne libre d’impôt comme un moyen d’accumuler de la richesse à long terme.

Voyons maintenant les règles de cotisation. Si vous avez un compte CELI, vous pouvez cotiser jusqu’à 7 000 $ pour 2025. Si vous n’avez jamais cotisé à un CELI, vous pouvez cotiser jusqu’à 102 000 $. Effectuez ces cotisations avant la fin de l’année afin que votre argent commence à fructifier, en franchise d’impôt, dès que possible. Il n’y a pas de date limite pour cotiser à un CELI. Les droits de cotisation inutilisés sont reportés.

D’autre part, si vous prévoyez effectuer un retrait de votre CELI, envisagez de le faire avant la fin de l’année afin de pouvoir cotiser à nouveau dès janvier 2026. Si vous attendez le début de 2026 pour effectuer votre retrait, vous ne pourrez pas recotiser le montant du retrait avant 2027. Attention toutefois, si vous avez déjà retiré des fonds de votre CELI en 2025, vous devrez attendre l’année prochaine pour cotiser à nouveau le montant retiré.

François Doyon La Rochelle:

J’ajouterais que l’ARC a annoncé la limite pour le CELI l’année prochaine. La limite en dollars ne sera PAS augmentée et restera à 7 000 $. Il est préférable d’effectuer votre cotisation dès que possible en 2026.

Compte d’épargne pour l’achat d’une première maison (CELIAPP)

François Doyon La Rochelle:

James, parlons maintenant des CELIAPP. Ce programme a été lancé en 2023, c’est donc la troisième année de cotisation pour ceux qui ont ouvert leur compte cette année-là.

James Parkyn:

François, on devrait maintenant expliquer les règles de cotisation au CELIAPP. Le CELIAPP est destiné aux personnes qui épargnent en vue d’acheter leur première maison. On peut y verser 8 000 $ par an, jusqu’à un maximum de 40 000 $. L’argent est généralement déductible d’impôt lorsque vous cotisez et, pendant une période pouvant aller jusqu’à 15 ans, il fructifie en étant totalement à l’abri de l’impôt. Et si vous effectuez un achat immobilier admissible dans les 15 ans, l’argent est retiré en franchise d’impôt. Même si vous ne cotisez pas immédiatement, le simple fait d’ouvrir un CELIAPP avant le 31 décembre vous donnera droit à une cotisation de 8 000 $ pour 2025, que vous pourrez utiliser cette année ou à l’avenir. Pour ceux qui ont l’intention d’acheter une maison, nous recommandons de commencer tôt.

François Doyon La Rochelle:

Les règles du CELIAPP sont complexes. La cotisation 2025 doit être versée avant le 31 décembre pour être déductible en 2025. Il est préférable de demander l’avis d’un expert pour bien comprendre les avantages de cotiser à son CELIAPP par rapport à son REER ou son CELI.

Parlons maintenant des régimes enregistrés d’épargne-études ou REEE. James, qu’est-ce que tu peux nous dire à ce sujet ?

Cotisations et retraits au REEE

James Parkyn:

Francois Je vais résumer les principales stratégies de planification de fin d’année pour le REEE.

Commençons par les cotisations. Elles sont plafonnées à 5 000 $, soit 2 500 $ pour l’année en cours et 2 500 $ pour une année de rattrapage. Les cotisations donnent droit à une subvention fédérale de 20 % et, au Québec, à une subvention provinciale de 10 %. Vous pouvez cotiser pour un enfant bénéficiaire jusqu’à l’année de ses 17 ans. S’il vous reste moins de sept ans avant que votre enfant bénéficiaire atteigne l’âge de 17 ans et que vous n’avez pas maximisé vos cotisations au REEE, envisagez de cotiser avant le 31 décembre, sinon vous ne pourrez pas bénéficier du maximum de 7 200 $ en subventions du gouvernement fédéral.

Examinons maintenant la planification des retraits du REEE. Lorsqu’il s’agit d’épargner pour les études, beaucoup de parents prennent le temps de bien comprendre comment optimiser les cotisations au REEE. Mais quand vient le temps de passer au décaissement, ils négligent la meilleure façon de retirer les fonds. Si les étudiants fréquentent actuellement l’école post-secondaire, il est possible d’optimiser ces retraits en tirant parti de tous les crédits personnels pour étudiants, y compris le montant personnel de base et leur crédit pour frais de scolarité. L’analyse des revenus et des crédits prévus pour l’étudiant en 2025 sera nécessaire afin d’optimiser fiscalement les retraits du REEE.

Stratégies de fractionnement du revenu

François Doyon La Rochelle:

James, qu’est-ce que tu peux recommander à nos auditeurs en matière de stratégies de fractionnement du revenu ?

James Parkyn:

Francois, je recommande de profiter des taux prescrits plus-bas, établis par l’ARC. Le taux actuel est 3%. Au fil des ans, lorsque le taux prescrit était de 1 à 2 %, on a mis en place un grand nombre de prêts entre conjoints afin de profiter des taux d’imposition plus bas payés par le conjoint. On estime que cette stratégie n’est toujours pas optimale avec le taux réduit de 3 %. J’ajouterais que pour les auditeurs qui ont mis en place des prêts entre conjoints, l’emprunteur doit rembourser les intérêts au conjoint prêteur avant la fin du mois de janvier 2026.

Déductibilité des intérêts

François Doyon La Rochelle:

Notre prochain sujet en matière de planification fiscale porte sur la manière de rendre vos intérêts déductibles d’impôt. Si vous avez emprunté de l’argent, essayez de rendre vos frais d’intérêt déductibles à des fins fiscales.

James Parkyn:

Si vous empruntez à des fins commerciales ou d’investissement, vous pouvez généralement déduire vos intérêts. Si vous disposez de liquidités ou d’investissements ainsi que de frais d’intérêt non déductibles, envisagez d’utiliser vos liquidités ou vos investissements pour rembourser cette dette. Vous pourriez par après réempruntez pour remplacer vos investissements. De cette façon, vous pourrez déduire les intérêts sur votre nouvelle dette. Envisagez également de rembourser d’abord votre dette non déductible.

Règles de l’IMR

François Doyon La Rochelle:

Comme tu l’as mentionné un peu plus tôt, il serait bon de partager avec nos auditeurs les règles de l’impôt minimum de remplacement (IMR) qui sont entrées en vigueur au cours de l’année fiscale 2024. James, peux-tu résumer brièvement le fonctionnement de l’IMR ?

James Parkyn:

Tout d’abord, François, le système d’impôt minimum de remplacement (IMR) impose un taux d’imposition minimum de 20 % aux contribuables qui demandent certaines déductions, exemptions ou crédits d’impôt afin de réduire leur impôt à payer à un niveau très bas. Dans le cadre du système IMR, il existe un calcul d’impôt parallèle qui autorise moins de déductions, d’exonérations et de crédits que dans le cadre du calcul normal de l’impôt sur le revenu. Si le montant de l’impôt calculé selon le système IMR est supérieur au montant de l’impôt dû selon le système fiscal normal, la différence due correspond à l’IMR payable pour l’année.

Je tiens à souligner que l’IMR touche très peu de contribuables. Pour 2025, l’IMR s’appliquera aux contribuables qui génèrent plus de 177 882 dollars de revenu imposable. Pour les investisseurs, l’IMR s’applique réellement s’ils prévoient de faire d’importants dons caritatifs ou s’ils réalisent des gains en capital très importants qui seront beaucoup plus élevés que leurs autres revenus imposés aux taux normaux.

François Doyon La Rochelle:

Si un contribuable prévoit de faire des dons de bienfaisance importants, seul 50 % du crédit d’impôt pour dons sera pris en compte dans le calcul de l’IMR. Deuxièmement, si vous faites des dons en nature de titres cotés en bourse, 30 % des gains en capital sur ces titres seront inclus dans le calcul de l’IMR.

On recommande à nos auditeurs de consulter leur conseiller fiscal bien avant la fin de l’année afin de déterminer les stratégies qui pourraient les aider à réduire leur exposition à l’IMR.

James, qu’en est-il des acomptes provisionnels pour 2025 ? Quel conseil peux-tu donner à nos auditeurs ?

James Parkyn:

La grande question est la suivante : avez-vous versé suffisamment d’acomptes provisionnels au cours de l’année 2025 ? Les derniers acomptes provisionnels sont dus le 15 décembre. Maintenant que vous avez une idée assez précise de votre revenu total pour 2025, vous pouvez décider si vous devez verser le dernier acompte. Une mise en garde toutefois : si vous n’avez pas versé les montants demandés et que vous vous retrouvez avec une dette fiscale importante au 30 avril, vous risquez de devoir payer des intérêts de pénalité sur les montants impayés. Il est toujours plus prudent de payer le montant demandé, sauf si votre revenu de 2025 a considérablement changé par rapport à celui de 2024.

François Doyon La Rochelle:

James, est-ce que t’aurais d’autres suggestions de fin d’année pour nos auditeurs ?

James Parkyn:

Oui, j’en ai quelques-unes :

  1. Ne pas oublier de payer vos frais d’investissement afin de bénéficier d’une déduction ou d’un crédit d’impôt en 2025. Cela comprend les intérêts payés sur les emprunts contractés à des fins d’investissement et les frais de conseil en investissement engagés pour la gestion de comptes non enregistrés.
  2. Pour nos auditeurs retraités, la redoutable récupération de la SV est toujours une préoccupation majeure. Le seuil pour 2025 est fixé à 93 454 dollars, soit une augmentation par rapport aux 90 997 dollars de 2024. Vous devez vous assurer que vos revenus ne dépassent pas les seuils de récupération. Sinon, les contribuables doivent rembourser leur SV à hauteur de 15 % de leur revenu net de 2025 supérieur à 93 454 dollars. En d’autres termes, pour chaque dollar au-dessus de ce seuil, vous devez rembourser 15 cents de votre SV. Le montant total de la SV doit être remboursé si un contribuable a un revenu net supérieur à 151 668 $ et sont âgés de 65 à 74 ans. Pour les contribuables âgés de 75 ans ou plus, le seuil est plus élevé soit un revenu net supérieur à 157 490 $. La récupération de la SV équivaut à une forme de double imposition. La SV étant une prestation individuelle, elle n’est pas basée sur le revenu familial, mais plutôt récupérée en fonction du revenu imposable de la personne.

François Doyon La Rochelle:

James, comment est-ce que tu aimerais conclure le podcast d’aujourd’hui ?

James Parkyn:

François, comme on l’a dit à plusieurs reprises dans notre podcast au fil des année, la planification fiscale doit être effectuée tout au long de l’année. N’attendez pas la fin de l’année pour optimiser vos impôts.

François Doyon La Rochelle:

Tout à fait, James, et j’espère que les informations partagées seront utiles pour nos auditeurs. Je tiens également à rappeler que nos commentaires et conseils dans ce podcast sont de nature générale et que tous nos auditeurs devraient consulter leurs conseillers fiscaux et financiers.

  • CONCLUSION

François Doyon La Rochelle:

Merci James Parkyn d’avoir partagé ton expertise et ton savoir aujourd’hui.

James Parkyn:

Il m’a fait plaisir François.

François Doyon La Rochelle:

Hé bien c’est tout pour ce 81ième épisode de Sujet Capital!  Nous espérons que vous avez aimé.

N’hésitez pas à nous envoyer vos questions et suggestions. Vous pouvez nous joindre par courriel à: sujetcapital@pwlcapital.com

Également, si vous souhaitez notre expertise dans la gestion de vos actifs, vous pouvez nous joindre en cliquant sur le bouton contactez-nous qui se trouve sur la page d’accueil de sujet capital et sur toutes nos publications.

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Encore une fois, merci d’être à l’écoute et joignez-vous à nous pour notre prochain épisode à paraitre le 24 décembre. N’oubliez pas de consulter le site Web de sujet capital pour voir nos derniers blogues.

A bientôt.

Liens à partager :
2025 Federal Budget par Jamie Golombek – CIBC

À propos de l'auteur(e)
James Parkyn
James Parkyn

James est co-fondateur de PWL Capital. Il est chef d’équipe et gestionnaire de portefeuille basé au bureau de Montréal de PWL Capital Inc. Il a joué un rôle déterminant dans la croissance de l’entreprise depuis sa création en 1996.

François Doyon La Rochelle
François Doyon La Rochelle

François s’engage à offrir à ses clients une approche disciplinée et fiscalement efficiente en matière de construction et de gestion de portefeuille, basée sur des stratégies soutenues par la recherche académique.

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