Est-il temps de réduire ses placements en actions américaines ? Les inquiétudes des investisseurs se sont intensifiées concernant la performance des marchés boursiers et à la volatilité liée aux tarifs douaniers chez nos voisins du Sud.
Le marché boursier américain dans son ensemble a gagné un modeste 4,2 % en dollars canadiens en 2025 jusqu’à la fin juillet.
C’est bien en deçà des fortes hausses observées dans de nombreux autres pays :
(Consultez notre page sur les Statistiques de marché pour plus de données.)
Fin de la série gagnante ?
Le repli américain est d’autant plus frappant que Wall Street a largement battu les marchés internationaux pendant la majeure partie de la période suivant la crise financière de 2008-2009.
De 2010 à 2024, le marché américain dans son ensemble a rapporté environ 13,5 % par an, contre à peine 4,8 % pour les actions internationales, selon Morningstar Direct.
Ce revirement signifie-t-il que l’ère des rendements supérieurs américains est terminée ? Faut-il réallouer nos portefeuilles en réduisant les actions américaines ?
Des arguments solides en faveur de la diversification
La réponse courte est : non. Comme nous l’avons expliqué dans notre balado sur le même sujet, il existe des arguments convaincants en faveur d’une diversification au sein des actions.
Notre modèle attribue 20 % aux actions canadiennes, 50 % aux actions américaines et 30 % aux actions internationales.
L’équilibre entre actions américaines et internationales reflète leur part respective dans la capitalisation boursière mondiale.
Lorsque les actions américaines ou autres ont surperformé, nous avons rééquilibré pour maintenir ces allocations cibles.
Les actions américaines restent essentielles
Modifier le modèle maintenant reviendrait à pratiquer du « market timing » ou à tenter de prévoir l’avenir. Or, les preuves sont accablantes : cela ne fonctionne pas.
Peu importe les contre-performances à court terme, il est clair que les actions américaines doivent constituer une part importante des portefeuilles de nos clients.
Comme nous l’avons noté en mai, les actions américaines ont généré un rendement annuel impressionnant de 9,7 % depuis 1900, selon l’annuaire UBS sur les rendements des placements mondiaux pour l’année 2025.
« Ne pariez jamais contre l’Amérique »
Warren Buffet l’a résumé ainsi dans sa lettre aux actionnaires de 2020 :
« Malgré quelques interruptions sévères, le progrès économique de notre pays a été époustouflant. Notre conclusion inébranlable : ne pariez jamais contre l’Amérique. »
Les excellents rendements américains sont largement attribuables à la vigueur du dollar américain et à l’essor technologique, incluant les gains spectaculaires des « Magnificent Seven », dont nous avons déjà parlé. De plus, les investisseurs se sont montrés disposés à payer des multiples plus élevés pour les actions américaines.
Mais des rendements élevés s’accompagnent d’un prix : la volatilité. Depuis 1900, les actions américaines ont connu six années avec des rendements annuels inférieurs à -40 %. Il est essentiel de patienter pendant ces phases de baisse pour récolter les gains à long terme.
Des valorisations américaines à des niveaux historiques extrêmes
Que peut-on s’attendre des actions américaines dans les prochaines années ? Certains analystes prévoient un ralentissement de la croissance des bénéfices. D’autres estiment qu’elles pourraient continuer à sous-performer en raison de valorisations excessives, malgré les résultats en retrait cette année.
Selon la firme AQR Capital Management, ces valorisations pourraient refléter des « attentes trop optimistes » quant à la croissance future et à la prime de rendement américaine. « À la fin de 2024, les valorisations relatives étaient à un niveau historiquement extrême, et nous pensons qu’un retour vers la moyenne est une hypothèse plus prudente que la projection d’une hausse supplémentaire. »
AQR rappelle aussi que « les États-Unis ont déjà sous-performé le reste du monde pendant de longues périodes, par exemple durant les décennies 2000, 1980 et 1970. »
La diversification internationale a porté ses fruits
Comme nous le savons, il est notoirement difficile de prévoir les marchés. Les analystes se trompent constamment.
Ce que nous savons, c’est que la diversification internationale a porté ses fruits. Les évolutions boursières de cette année ne font que le confirmer.
L’annuaire UBS pour l’année 2025 apporte d’ailleurs plus de preuves : il a montré que, sur les 50 dernières années, les portefeuilles diversifiés à l’échelle mondiale ont généré de meilleurs rendements ajustés au risque que les investissements uniquement domestiques, et ce, dans presque tous les pays.
La discipline apporte la tranquillité d’esprit
Rester discipliné – s’appuyer sur une stratégie de placement à long terme, largement diversifiée, et éviter de suivre les tendances – nous permet de capter les rendements lorsque le leadership change.
La patience est également essentielle : ne laissez pas les fluctuations à court terme ou les gros titres dicter vos décisions. Les marchés récompensent ceux qui restent investis d’un cycle à l’autre.
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