Description: François Doyon La Rochelle: Bienvenue à Sujet Capital, un balado mensuel à propos de la gestion passive de portefeuille et de la planification financière et fiscale pour les investisseurs à long terme. Vos hôtes pour ce balado sont James Parkyn et moi-même François Doyon La Rochelle, tous deux gestionnaires de portefeuilles avec PWL Capital. Au programme aujourd’hui pour l’épisode #75: Nous passerons en revue les principales leçons de la 26ème édition de l’annuaire UBS sur les rendements de placement mondiaux pour l’année 2025. Bonne écoute ! François Doyon La Rochelle: Je vais commencer pour nos auditeurs. Le sujet d’aujourd’hui est une revue de la 26e édition de l’annuaire de UBS sur les rendements de placement mondiaux pour l’année 2025 . Faire la revue de ce rapport est un rituel annuel sur notre podcast. C’est la deuxième année qu’il est publié sous la marque UBS, à la suite de la fusion entre Credit Suisse et UBS. C’est aussi la quatrième année que nous produisons un épisode consacré à ce rapport, et le contenu des éditions précédentes reste toujours pertinent. Je souhaite également souligner que L’annuaire est publié par UBS en collaboration avec les professeurs Paul Marsh et Mike Staunton de la London Business School et du professeur Elroy Dimson de l’Université de Cambridge. Ils y contribuent depuis le début de la publication de ce rapport. Ceci dit, James, peux-tu présenter L’annuaire à nos auditeurs et expliquer son objectif ? James Parkyn: Bien sûr, François. L’objectif de l’annuaire n’a pas changé : « L’annuaire présente un historique des rendements réels des actions, des obligations, des bons de trésor et des devises sur 35 marchés financiers, couvrant les marchés développés et émergents, et ce depuis 1900. Son but n’est pas de faire des prévisions, mais plutôt d’informer les investisseurs sur la performance à très long terme, de l’interpréter, de l’analyser, d’en tirer des leçons et d’éclairer les préoccupations actuelles. » Le contenu de l’annuaire revient toujours aux fondements de la gestion des investissements : le lien entre le risque et la récompense, et l’importance de la diversification et de l’allocation d’actifs. Ceci fait partie intégrante de notre philosophie d’investissement, comme nos auditeurs réguliers le savent bien. François Doyon La Rochelle: Très bien James, je vais commencer cette revue annuelle avec la même question que les années précédentes : pourquoi trouves-tu L’annuaire utile en tant que gestionnaire de portefeuille ? James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: On passe maintenant à la deuxième leçon : « La surperformance des actions est frappante. » James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: James Parkyn: Au cours des 50 dernières années, sauf pour les investisseurs américains, la diversification internationale a permis d’améliorer les rendements ajustés au risque. Mais les bénéfices de la diversification s’apprécient sur le long terme – mais attention, à court terme elle peut décevoir. Les pertes extrêmes de 2022 dans le portefeuille classique balancé 60/40 en est un exemple parfait. François Doyon La Rochelle: James Parkyn: François Doyon La Rochelle: François Doyon La Rochelle: Merci James Parkyn d’avoir partagé ton expertise et ton savoir aujourd’hui. James Parkyn: il m’a fait plaisir Francois. François Doyon La Rochelle: Hé bien c’est tout pour ce 75ième épisode de Sujet Capital! Nous espérons que vous avez aimé. N’hésitez pas à nous envoyer vos questions et suggestions. Vous pouvez nous joindre par courriel à: sujetcapital@pwlcapital.com Également, si vous souhaitez notre expertise dans la gestion de vos actifs, vous pouvez nous joindre en cliquant sur le bouton contactez-nous qui se trouve sur la page d’accueil de sujet capital et sur toutes nos publications. De plus, si vous aimez notre podcast, partagez-le avec votre famille et vos amis et si vous n’y êtes pas abonné, faites-le SVP. Encore une fois, merci d’être à l’écoute et joignez-vous à nous pour notre prochain épisode à paraitre le 11 juin. N’oubliez pas de consulter le site Web de sujet capital pour voir nos derniers blogues. A bientôt.
Dans cet épisode, James Parkyn & François Doyon La Rochelle passent en revue les principales leçons de la 26ème édition de l’annuaire UBS sur les rendements de placement mondiaux pour l’année 2025.
INTRODUCTION :
François, ma réponse reste la même : notre discipline est d’investir avec une « mentalité d’investisseur, axée sur le long terme ». Nous ne voulons pas être influencés par le bruit à court terme dans les médias financiers ou par la volatilité récente des marchés. Ce défi est de taille pour tous les investisseurs, y compris pour nous, les professionnels. Nous l’avons souvent répété dans ce podcast : « C’est simple à dire, mais difficile à faire : il faut toujours se rappeler qu’on peut facilement tomber dans le piège de vouloir prédire l’avenir. » C’est pour cela que L’annuaire est si utile dans notre métier.
Je suis d’accord avec toi, James. L’annuaire nous aide à mettre les événements actuels des marchés financiers en perspective avec l’histoire à long terme des marchés des capitaux. L’édition de cette année met l’accent sur la diversification. Cette orientation vient du fait que la concentration du marché américain est à son plus haut niveau depuis 92 ans. Le rapport indique que les dix plus grandes entreprises mondiales représentent désormais environ un quart de la valeur totale des actions mondiales.
François , l’annuaire évoque aussi le défi des « corrélations croissantes entre les marchés, qu’ils soient développés ou émergents, ainsi qu’entre les actions et les obligations, en plus de la concentration croissante des performances parmi les plus grandes entreprises. » Notre discipline d’investir à l’échelle mondiale s’est révélée payante à ce jour en 2025, car les marchés boursiers américains ont été beaucoup plus volatils que les autres.
Effectivement James, si on regarde la page des statistiques de marché de PWL au 30 avril 2025, on retrouve les performances depuis le début de l’année en dollars canadiens :
Comme nous en avons discuté dans un épisode précédent cette année, au cours des 15 dernières années, les marchés boursiers américains ont largement surpassé les autres. Ça a amené beaucoup d’investisseurs à remettre en question les bienfaits de la diversification mondiale. Mais cette année, on en voit enfin les avantages. Comme les éditions précédentes du l’annuaire ont montré, l’histoire des marchés nous enseigne que la diversification ne porte pas toujours ses fruits à court terme, mais qu’elle est bénéfique à long terme.
En effet James. Cette année, l’annuaire met en lumière dix leçons clés tirés de l’histoire des marchés. Commençons par le premier : « En 125 ans d’histoire des marchés, ces derniers ont considérablement changé. »
Absolument. L’annuaire indique : « Au début du XXe siècle, les compagnies de chemins de fer dominaient les marchés, représentant 63 % de la capitalisation boursière aux États-Unis et près de 50 % au Royaume-Uni. À l’inverse, les plus grandes industries de 2025 comme l’énergie (excluant charbon), la technologie et la santé (incluant les biotechnologies) étaient pratiquement inexistantes en 1900. Les télécommunications et les médias, tels que nous les connaissons aujourd’hui, sont aussi des secteurs récents. »
Le rapport souligne que les marchés d’aujourd’hui sont très différents de ceux des années 1900. Les actions dominantes aujourd’hui ne sont pas celles du passé. En fait, elles ne sont même plus les mêmes qu’il y a 10 ou 20 ans. Nous avons souvent abordé ce sujet dans nos podcasts. Plus récemment, dans le Podcast # 67, nous avons passé en revue les recherches du professeur Bessembinder où il a constaté que la plupart des gains à long terme du marché des actions peuvent être attribués à un petit nombre d’actions. Ses recherches ont également démontré à quel point il est difficile de les sélectionner à l’avance. Je crois que la recherche de Bessembinder est en quelque sorte liée à l’Annuaire, indirectement, en mettant en évidence l’évolution de la composition des leaders des marchés d’actions au fil du temps.
Les rendements boursiers sont volatils, ce n’est pas une surprise pour nos auditeurs. Il faut beaucoup de données historiques pour bien comprendre ce que les rendements à long terme nous disent sur l’avenir. L’annuaire confirme que depuis 1900, le rendement annualisé des actions mondiales est de 9,7 %, contre 4,6 % pour les obligations, 3,4 % pour les bons du Trésor, et une inflation annuelle de 2,9 %.
Maintenant pour la troisième leçon : « Les rendements réels des obligations d’État ont été modestes. »
Encore une fois, ce n’est pas une surprise. Dans notre épisode #61, nous avons discuté de la recherche du professeur Scott Cederberg, qui a démontré que les obligations ont eu de faibles performances réelles après inflation sur le long terme. L’annuaire montre que de 1900 à 2024, sur 125 ans, les rendements réels annualisés étaient en moyenne de 0,9 % (ou 0,6 % si l’on inclut l’Autriche). Les obligations sont certes moins volatiles que les actions, mais elles ont aussi traversé des périodes prolongées de rendements très faibles ou très élevés. L’écart-type moyen des rendements réels était de 13,2 % pour les obligations, 23,0 % pour les actions et 7,5 % pour les bons du Trésor.
Il y a beaucoup de jargon dans ce que tu viens de dire, James. Pour simplifier : non seulement les obligations ont peu rapporté, mais elles peuvent aussi être très volatiles, comme on l’a vu en 2022 lorsque les rendements ont été négatifs.
Le quatrième leçon est : « Le parcours n’a pas toujours été de tout repos. »
Comme on vient de l’affirmer, tous les investisseurs savent que les actions sont volatiles. C’est justement pour ça qu’on s’attend à obtenir des actions un rendement supérieur aux actifs plus sûrs. L’annuaire montre que, sur le long terme, investir dans les actions a été une aventure très rentable. Le rendement réel moyen annuel des actions américaines a été de 8,5 %. Mais les résultats peuvent être très variables : sur les 125 années étudiées, il y a eu 6 années avec des pertes inférieures à -40 %, mais aussi 6 années avec des gains supérieurs à 40 %.
Cinquième leçon : « La patience a été précieuse. »
Oui, François. La plupart des investisseurs redoutent les grandes baisses des marchés. L’annuaire examine les quatre grandes périodes de baisse depuis 1900, en montrant leur ampleur et le temps de récupération. Par exemple, après l’éclatement de la bulle technologique en mars 2000, le marché américain a mis sept ans et demi jusqu’en juillet 2007 pour revenir à son niveau précédent. Puis est venue la crise financière de 2008-2009, avec un creux atteint début mars 2009. Il a ensuite fallu quatre ans pour remonter au niveau pré-crise.
Exactement James, mais si on regarde le cycle complet – de la chute initiale à la reprise complète – cela a pris 5,3 années. La pire période reste celle du krach de Wall Street qui a débuté en 1929, et qui a nécessité 15,5 années pour une récupération totale.
Passons à la sixième leçon : « Une diversification multi-actifs a aidé à gérer la volatilité. »
Une diversification multi-actifs est peut-être un peu technique comme façon de dire, François. Ça veut dire selon moi qu’en diversifiant entre différentes classes d’actifs, on peut réduire les risques d’un portefeuille. L’idée est de choisir des actifs qui ne réagissent pas tous de la même manière en même temps. Nous avions abordé ce sujet après l’année difficile de 2022 pour les obligations. L’annuaire de cette année montre que la corrélation entre les actions et les obligations a été, à très long terme, de 0,33 au niveau mondial, et de 0,19 aux États-Unis. Cette faible corrélation a permis de réduire les risques. Mais entre la fin des années 1990 et 2021, il faut se rappeler que cette corrélation était surtout négative. C’est à dire que lorsque la valeur des actions baissait, les obligations en contre poids augmentaient. Ce qui était en rétrospective un avantage majeur pour les investisseurs.
Mais, comme on l’a vu, cette époque de corrélations négatives a pris fin brutalement en 2022, quand les actions et les obligations ont chuté en même temps. L’annuaire montre toutefois qu’à long terme, les obligations sont en général corrélées positivement aux actions.
Septième leçon : « Il existe un argument solide pour diversifier au sein même des actions. »
Oui François , quand les marchés sont très volatils, les actions ont tendance à évoluer ensemble. Pourtant, L’annuaire montre que la diversification internationale continue de réduire les risques. Sur les 50 dernières années, les portefeuilles mondiaux diversifiés ont eu de meilleurs ratios de Sharpe que les portefeuilles concentrés sur un seul pays, dans la majorité des cas. Pour nos auditeurs, le ratio de Sharpe est une mesure du rendement ajusté au risque d’un placement, indiquant essentiellement le rendement généré par l’investissement pour chaque unité de risque prise.
C’est particulièrement vrai ce que tu dis James pour les investisseurs canadiens, surtout s’ils ont investi aux États-Unis, puisque le rendement des actions américaines a surpassé le rendement des actions canadiennes au cours des 30 dernières années.
Maintenant pour la huitième leçon : « L’inflation est un facteur clé dans les rendements à long terme. » On entend souvent que les actions protègent contre l’inflation. Pourtant, L’annuaire rappelle un fait fondamental : « Les actions performent surtout en termes réels quand l’inflation est faible. Une inflation élevée nuit à la performance réelle des actions. »
L’annuaire 2024 François disait la même chose, et je cite : « Les actions ont offert d’excellents rendements à long terme, mais elles ne sont pas – et n’ont jamais été – une couverture fiable contre l’inflation. Elles doivent plutôt être vues comme des battantes de l’inflation grâce à la prime de risque sur les actions. »
Neuvième leçon maintenant : « L’or et les matières premières peuvent jouer un rôle de protection contre l’inflation. »
On n’est pas de grands adeptes de cette classe d’actifs, car il est difficile de trouver des produits accessibles pour les investisseurs individuels. Pour les grands investisseurs institutionnels, ceci peut avoir du sens.
Je suis d’accord James. Enfin, la dixième leçon : « Les facteurs ont surperformé à long terme, mais certains styles ont déçu pendant des années. »
Nous utilisons des outils de Dimensional pour exposer les portefeuilles de nos clients aux facteurs comme la taille (grandes vs petites capitalisation), le style (les titres de valeur vs les titres de croissance) et la profitabilité. L’annuaire indique que « les facteurs ont surperformé les marchés boursiers globaux sur le très long terme. » Toutefois, il rappelle aussi que « les primes peuvent être négatives sur des périodes entières, voire des décennies. »
J’appui ce que dit l’annuaire James : « Évaluer si les facteurs produiront des primes de rendement à l’avenir est une tâche difficile. »
On a bien vu François qu’au cours de la dernière décennie que les grandes capitalisations ont battu les petites, et que les titres de croissance ont battu les titres de valeur. L’annuaire défend encore les facteurs avec des données remontant à 1900. Je cite : « La taille, le style, les dividendes, le momentum et la volatilité auront toujours un impact important sur les rendements des portefeuilles et doivent être surveillés par tous les investisseurs. Ils sont cruciaux pour analyser la performance, distinguer les styles d’investissement et évaluer les compétences de sélection de titres. »
Oui, il faut effectivement parfois attendre longtemps pour bénéficier de ces biais vers ces facteurs et on en a eu la preuve ces dernières années. Et comme on dit : « Le long terme peut être vraiment long. »
Je voudrais ajouter une dernière remarque, François. L’annuaire fait une observation intéressante : « Le XXIe siècle a maintenant 25 ans. Depuis 2000, les rendements boursiers ont été plus faibles que ceux du XXe siècle, mais les investisseurs mondiaux ont tout de même obtenu un rendement réel annualisé de 3,5 %, avec une prime de risque de 4,3 % par rapport aux bons du Trésor. » Donc on en avait parlé dans notre podcast de l’année dernière, en expliquant que les rendements futurs seront probablement plus bas. Les investisseurs doivent comprendre que l’horizon long terme est bien plus long qu’ils ne le pensent.
Oui James, les investisseurs doivent comprendre que le long terme ne signifie pas 10 ou 20 ans, c’est beaucoup plus.
Pour terminer, quels leçons L’annuaire offre-t-il à nos auditeurs en matière de diversification mondiale?
Il n’y a rien de fondamentalement nouveau, François. Comme nous l’avons souvent dit dans notre podcast, la diversification est au cœur de notre discipline d’investissement. Diversifier un portefeuille entre les actions, les marchés et les classes d’actifs aide à réduire, sans éliminer, le risque.
Des bonnes décisions d’investissement, fondées sur des critères sensés, peuvent parfois avoir des résultats décevants. Ça nous ramène, James, à l’importance d’avoir une perspective à long terme, et de bien comprendre la relation entre risque et rendement. Je recommande à nos auditeurs de toujours garder en tête leurs objectifs à long terme, leur tolérance au risque, leur capacité à encaisser des pertes et leur horizon temporel lorsqu’ils construisent leur portefeuille.
Comme nos auditeurs le savent bien, on a traversé quatre marchés baissiers depuis 2000, et nous devons être récompensés pour avoir pris ce risque. La prime de risque des actions existe pour une raison : c’est le prix à payer pour faire face à la volatilité et aux baisses importantes.
J’espère que notre revue de l’annuaire UBS sur les rendements de placement mondiaux pour l’année 2025 aidera nos auditeurs à prendre de meilleures décisions avec leurs placements. Nous mettrons un lien vers L’annuaire sur la page de cet épisode. Et comme nous l’avons dit au début, la valeur de ce rapport réside dans sa capacité à revenir toujours aux principes fondamentaux du risque, du rendement, de la diversification et de l’allocation d’actifs. C’est au cœur de notre philosophie d’investissement.
– Global Investment Returns Yearbook 2025 | UBS Global par Elroy Dimson, Paul March & Mike Staunton – UBS Global